Doudoune

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Je ne vais pas souvent au cinéma, c’est peu de le dire. La dernière fois, c’était pour voir Dune, enfin la nouvelle version signée Daniel Villeneuve.

Après un premier volet assez peu respectueux du chef d’oeuvre de Frank Herbert, je redoutais l’arrivée du second opus, surtout après son accueil triomphal au box office. En plus, 2h45 de film c’est au moins cinq pauses pipi garanties, oui il faut que je consulte pour la prostate, mais ce n’est pas le sujet.

J’y suis quand même allé, un peu à reculons, ayant entendu ici ou là que Villeneuve avait pris encore plus de liberté avec le livre, et j’ai été ébloui. Ebloui par le soleil d’Arrakis, la lumière blanche de Geidi Prime, les scènes grandioses, le débat sur le Bénégeserit et sur le destin du messie et le film qui m’a fait oublier ma vessie pendant trois heures.

Le premier volet m’avait bluffé par les images, moins par les acteurs. Pour le second, je n’ai pas trouvé grand-chose à redire. Sting a été avantageusement remplacé, éclipsant même Raban pourtant excellent, la société Fremen ne pouvait être mieux retranscrite et les personnages du premier film ont gagnés en profondeur.

Villeneuve renoue avec la Science-fiction grand spectacle basée sur un des romans les plus solides du genre, autant dire du lourd. Il n’est plus nécessaire d’avoir lu le roman de Frank Herbert pour appréhender l’univers du Dune et rêver avec ses images.

Avalonia, l’étrange voyage

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Faute d’envie et de courage, je ne suis pas allé regarder le dernier James Cameron à cinéma. Mais comme le disait un chroniqueur de France-Inter, trois-heure vingt sans pause pipi à regarder de l’eau, c’est clairement de la torture.

Alors j’ai regardé la dernière animation Disney, Avalonia, à la maison, sous un plaid, avec la télécommande pour les pauses techniques. 

Avalonia coche toutes les cases de la bonne pensée actuelle. Équipe afro sino indo euro,  union inter-racial, LGBT, conflit de génération, tolérance, chien à trois pattes, harmonie avec sa planète, tout y passe. Le genre de truc qui me tape sur le système d’ordinaire.

L’histoire raconte les aventures de Clade l’agriculteur, fils de Clade l’Explorateur, qui a ramené de ses voyages, une plante qui produit de l’électricité. Vingt-cinq ans plus tard, sa découverte a révolutionné la vie de son monde, apportant confort et technologie à tous ses habitants. 

Mais la plante se meurt et Clade fils, doit repartir sur les traces de son père pour sauver le monde.

Oui dit comme ça, ça ne fait pas trop envie. Mais c’est sans compter sur l’incroyable univers visuel d’Avalonia. Un monde fluorescent remplit de créatures improbables et de bon sentiments. Le seul gars désagréable de l’histoire, le pilote, meurt après une réplique. Bien fait.

Oui c’est gentillet, plein de clichés et convenu. Oui j’avais de la fièvre. N’empêche, j’ai trouvé ça sympa.

Raymond & Ray

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Je ne sais pas si vous avez déjà enterré votre père, mais c’est un moment bien particulier de l’existence. 

Pour ma part, j’ai hélas enterré père, mère, oncle, tante, frères, neveu, amies, alors je suis presque anesthésié.

Pourtant regarder le film Raymon & Ray m’a rendu tout chose. Il faut dire qu’au début de l’année, le jour de mon anniversaire, mon père rendait l’âme à l’hôpital à l’autre bout de la France.

Raymon et Ray sont deux demi frères, les fils d’un homme qui n’aurait jamais du être père. Deux adultes brisés par leur enfance et qui se retrouvent pour les funérailles de celui-ci.

L’un est alcoolique, l’autre ancien drogué, le premier est divorcé, le second veuf, l’un pense avoir raté sa vie, l’autre a renoncé à jouer des cuivres et vit en solitaire. Tous deux vouent une haine à leur géniteur défunt.

Je n’irai pas jusqu’à m’identifier à la souffrance de ces deux personnages de fiction qui ont vécu l’enfer, mais lorsque mon frère et moi avons traversé la France pour enterrer notre père, nous avons partagé sur la route, des épisodes peu glorieux de notre enfance. La thérapie familiale des deux derniers rescapés de l’hécatombe.

Harris, le père de Raymon et Ray était un tyran psychologique pour ses enfants et ses multiples épouses. Même mort, il arrive encore à imposer sa loi en exigeant, dans son testament, que ses deux fils creusent sa sépulture.

Au milieu du cimetière, les deux hommes armés de pelles et d’une pioche (pour les grosses pierres) creusent la tombe de leur père qui attend nu dans son cercueil en pin, couché dans le corbillard. Une longue après-midi de labeur pendant laquelle ils vont aller de surprise en surprises, comme au moment de la découverte de leurs autres demi frères.

Le film est un chemin de croix vers le deuil, peut-être également le pardon et la reconstruction de ces deux hommes brisés.

Le casting est juste fabuleux, Ethan Awke et Ewan McGregor pour les frères, Maribel Verdu en jeune belle mère et Vondie Curtis-Hall en pasteur alcoolique. Le film prend son temps, ne se vautre pas dans les clichés et évite le happy ending guimauve.

Le film m’a touché, plus que je ne saurais l’avouer ici et peut-être pas pour les bonnes raisons. Il a réveillé les souvenirs d’une semaine passée en Bretagne cohabitant avec mon frère dans un deux pièces presque en face de la maison d’enfance de notre défunt père afin de préparer ses obsèques. Les moments passés près du corps avant la mise en bière, les retrouvailles avec des proches, les rires et les tensions de ces jours passés avec un grand frère très différent de moi. Un peu comme dans le film, les retrouvailles difficiles de deux frères si différents à l’occasion du décès de leur géniteur et tortionnaire qu’ils n’ont jamais aimé.

Je ne suis pas certain que tout le monde le regardera avec le même regard que moi, certains n’y verront peut-être une farce dramatique mais, vous l’aurez compris, Raymon & Ray a fait remonter chez moi d’étranges émotions que je supposais effacées.

Des fois je vois rouge

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Vous souvenez-vous des premiers films de Pixar, avant qu’ils ne soient rachetés par l’oncle Picsou ? Des dessins animés en images de synthèse à mourrir de rire et au graphisme bluffant pour l’époque. 

Je viens de visionner Alerte Rouge, le dernier long métrage de la lampe de bureau. Un titre terriblement d’actualité quand on y réfléchit. L’histoire d’une pré ado en pleine transformation. Non pas celle là, une autre, sorte de métaphore lourdingue pour parler de la première. 

Meilin, la gamine chinoise de l’histoire, lorsqu’elle ressent fortes émotions, se transforme en vilain panda roux semant le chaos dans sa vie bien ordonnée. Élève exemplaire, petite chérie de sa maman, servante dévouée du temple de ses ancêtres, amie fidèle, elle écoute en cachette un boys band qui gâche la bande son du film. Comme toute les fille de son age, elle déborde également d’hormones pour un garçon boutonneux plus âgé qu’elle. 

Bref c’est une histoire pour pré-ados et clairement j’ai passé l’âge de ce genres de conneries. Je ne l’aurai sans doute jamais regardé s’il n’y avait eu auparavant Wall E, Indestructible, Schrek, Soul, Lucas et d’autres merveilles chez Pixar comme Monstre & Cie que je viens justement de revoir. Alors je lui ai donné sa chance. Hélas le studio n’en est pas à son coup d’essai avec le thème du passage de l’adolescence comme dans Vice-versa et Lucas qui sont tout de même nettement plus réussis.

J’ai quand même ri de bon cœur lors de la dernière épreuve qu’impose la mère de Meilin à sa fille afin de déterminer si elle contrôle son panda : la boite remplie de chatons trop trognons.

Bon, si comme moi vous êtes atteint du syndrome de rentabilisation de votre abonnement Disney +, vous pouvez regarder Alerte Rouge, lais je vous aurais prévenu.

Sérénité

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Vous saviez que j’ai été assez bon en anglais ? Enfin… jusqu’en troisième et principalement à l’écrit.

Il y a très longtemps, j’ai découvert la série Firefly. Quel rapport me direz-vous ? J’y reviendrai plus tard. 

La série Firefly donc, pour être précis son unique et première saison car elle n’eu pas de suite faute de succès. Je l’avais regardée chez un copain et elle m’avait tellement plu que j’ai commandé le coffret de DVDs aussitôt rentré à la maison.

Firefly raconte les aventures d’un vaisseau classe Firefly, le Serenity et de son équipage pour le moins hétéroclite, qui survit en pillant des épaves et en transportant des marchandises plus où moins légales au nez et à la barbe des autorités. Des contrebandiers de l’espace voguant entre des lunes colonisées dans un décor de far west.

Les personnages et leurs interactions tumultueuses sont tout le sel de ces quatorze épisodes. Il y a Mal le capitaine (Buffy contre les vampires), un ancien sergent indépendantiste qui a perdu la guerre, Jayne la grosse brute que seul l’odeur de l’argent réussit à émouvoir, Inara, la prostitué de luxe qui loue une des deux navettes du Serenity pour son commerce, l’intriguant pasteur Book, Simon le chirurgien et River sa sœur surdouée en cavale et très recherchés, Kaylee la mécano qui parle au vaisseau, Hoban le pilote qui joue avec des dinosaures en plastique et son épouse Zoe, le bras droit de Mal pendant la guerre.

Malcom est le papa, Zoe la maman, Book le grand père et tous les autres des enfants, habitant sous le même toi, celui du personnage principal Serenity, présenté dans l’épisode ‘La Panne’.

Je connais les épisodes par coeur. Je ne sais combien de fois j’ai regardé cette série, on va dire beaucoup de fois en vingt ans, j’ai même quelques BDs racontant des épisodes inédits dans ma bibliothèque. 

Et pourtant je n’avais pas encore tout compris à l’histoire jusqu’à il y a peu. Non pas que l’intrigue soit complexe, loin de là, mais tout simplement parce la série n’existe qu’en version originale. Sur les DVDs il y a bien des sous-titres, mais en anglais pour mal-entendants… Du coup, certaines subtilités des dialogues étaient passés à la trappe, je l’avoue.

Mais dernièrement, en parcourant le catalogue de Disney +, je suis tombé sur la série Firefly, et miracle, il y avait les sous-titres en français. Alors je me refais l’intégrale avec gourmandise, je rie encore plus et comprends certaines tractations restées obscures dans mes souvenirs. Merci Disney ! Vous donnez une seconde vie à cette série culte pour les quelques rares geek encore vivants.

Pour ceux qui voudraient creuser, il existe également un film, Serenity, qui fait suite aux quatorze épisodes. Je l’ai vu aussi à de nombreuses reprises dont la première au cinéma et depuis en DVD.

Je compte bien finir par le film, cela va sans dire, même s’il est nettement moins bien que la série.

Le nom de la rose

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Tous les vieux comme moi ont vu le film de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la Rose, avec Sean Connery. 

Certains se sont sans doute alors aventurés à lire le pavé d’Umberto Eco dont est tiré le film. Pour ma part, j’ai abandonné à la page dix, comme avec tous ses bouquins que j’ai tenté de lire. Deux en fait.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, il existe également une mini série italienne en huit épisodes, sortie en 2019 qui raconte cette histoire.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas le film ou le livre, le Nom de la Rose prend place en pleine inquisition et guerre des papes au 14 siècle, dans un monastère reculé dans la montagne, où les religieux copient des livres et parchemins. 

C’est en ce lieu que doit avoir une importante rencontre entre les moines franciscains et l’envoyé du pape pour statuer sur le devenir de leur ordre accusé d’hérésie.

Peu avant l’arrivée du franciscain Guillaume de Baskerville et de son novice Adso venus pour la dispute avec le pape, un moine est mort d’étrange manière, et Guillaume, ancien inquisiteur lui-même, connu du père abbé pour son érudition, est invité à mener l’enquête dans le monastère.

D’autres moines meurent dans d’inquiétantes circonstances les jours qui suivent. Et très vite on accuse le démon. Mais Guillaume, lui s’intéresse plus à l’immense tour fortifiée et son labyrinthe, à laquelle chaque victime semble liée, et qui abrite des ouvrages interdits.

La série raconte une enquête policière dans une enceinte monacale où l’hérésie côtoie la luxure et les superstitions alors que le grand inquisiteur du pape, Bernardo Gui, arrive par surprise pour s’inviter au débat avec les franciscains.

Si les personnages ne possèdent pas le charisme de ceux du film de Annaud, si Sean Connery n’est pas là avec son charme irrésistible, la série est à la hauteur de l’histoire avec de très bons acteurs (si on oublie Greta Scarano dans le rôle d’Anna), de magnifiques décors et d’une lenteur qui sied parfaitement à l’intrigue.

Si vous avez aimé le film, vous devriez passer un bon moment avec la série. Si vous avez aimé le livre, vous… je n’en sais rien en fait, je n’ai pas dépassé la page dix mais je crois l’avoir déjà écrit.

De la protection du littoral

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Oui vous le savez sans doute, le niveau de la mer monte inexorablement et les touristes trop nombreux abiment nos côtes. La végétation est piétinée et les dunes sont en passe de disparaître à certains endroits. Mais que fait donc Villeneuve ? En se lançant dans une nouvelle adaptation du chez d’oeuvre de Frank Herbert on pouvait espérer qu’il ne piétine pas trop le roman.

J’ai vu le film de David Lynch à sa sortie en 1984 avant de lire les premiers livres de Herbert la même année. J’avais adoré le film, et fatalement j’ai été subjugué par les livres que j’ai tous lu, plusieurs fois, sauf ceux de son fils, faut pas abuser non plus.

D’énormes pavés difficiles à traduire en images, d’ailleurs plusieurs s’y sont cassé les dents comme pour le Seigneur des Anneaux. Alors l’idée que Villeneuve en fasse plusieurs épisodes semblait bonne, car il prend son temps le bougre, et ça me va assez bien. Il a trouvé tout de même le moyen de supprimer quelques passages clés du roman comme un repas diplomatique qui donne un éclairage tout particulier au monde de Dune. Il va lentement mais accélère aussi, précipitant des événements qui arrivent plus tard dans l’histoire. Pour qu’elle raison ? Je ne sais pas, mettre en valeur un acteur, simplifier les parties complexes du récit, ajouter du suspense ? A vous de me le dire.

Après une mise en place réussie, les inexactitudes commencent, des détails qui n’apportent rien au film comme pendant la fuite de dame Jessica avec Paul ou le combat dans le repaire de l’Ecologiste Impérial. Je n’ai pas compris l’intérêt de la chose mais passons.

David Lynch avait également pris des libertés avec le livre comme ces modules étranges qui amplifiaient la voix et qui donnèrent quelques scènes ridicules, genre « Bouh, t’es mort ! ». Chacun ses casseroles après tout.

Mais ce qui m’a profondément dérangé ce sont les personnages et leurs rapports. Non dame Jessica n’a pas eu un garçon par ambition mais bien par amour pour son duc, relisez le livre bordel. C’est un détail mais cela change la manière dont est perçu le personnage. Duncan Idaho, le meilleur ami de Paul est un très bel homme, pas une grosse brute en dreadlocks et s’il est son meilleur ami, il le traite toujours avec le respect qu’il doit au fils d’un duc, ils ne sont pas potes de beuverie.

Il manque à cette version la grandeur et la noblesse des personnages de la précédente. Les sorcières bene gesserit ici ne font pas peur et les navigateurs stellaires ressemblent à des fourmis. Les Fremen sont dodus et trop bien nourris pour des hommes du désert comptant les gouttes d’eau de leur corps. Par contre je trouve que les harkonnens ont été plus subtilement que dans le premier opus.

Et puis vous savez quoi ? Je trouve que ces images du désert d’Arrakis ne payent pas de mine. Je vous l’ai dit, les dunes ont été trop piétinées depuis.

Par contre, la technologie à clairement de la gueule. Vaisseaux, ornis, chercheurs-tueurs, boucliers ressemblent beaucoup plus à ce que mon imaginaire avait pu fabriquer en lisant les livres qu’aux machins assez kitchs de la version de 1984.

Sinon, la BO, vous ne trouvez pas qu’elle ressemble souvent à celle de Toto ?

Maintenant irai-je voir la suite, si il y a une suite ? La réponse va de soit, oui évidemment, car je suis un geek et que la suite de l’histoire est fabuleuse. Et puis si je vais voir les Disney Star Wars, je peux bien sacrifier un peu de mon temps pour Dune quand même. Mais là pour le moment, c’est le nouveau James Bond qui me tente.

En vacances

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Coucher de soleil sur la presqu’île de Quiberon

J’étais en vacances et vous n’en avez rien su, c’est ça la magie d’Internet. Des vacances en train pour traverser la France et retrouver la terre de mes ancêtres, la Bretagne. La Bretagne oui, mais celle du sud histoire d’avoir une petite chance de se baigner dans la mer en septembre.

Carnac

Destination le golfe du Morbihan, au sud de Vannes, un territoire parsemé d’îles et de rivières qui ont façonné au fil des millénaires un paysage absolument unique. C’est également un paradis pour le passionné de mégalithisme que je suis. Ici les menhirs se dressent à dix-sept mètres du sol, les cairns cachent des dolmens sculptés et les cailloux poussent dans les champs comme sur le site de Carnac.

Cairn de Gavrinis

Durant sept jours, je n’ai pas trouvé le temps d’écouter Aphelion de Leprous, trop occupé que j’étais à tremper mes pieds dans la mer, même parfois la tête, à me bâfrer de kouign amann, de galettes au beure, gâteau aux pruneaux, crêpes et galettes de sarrasin (l’objectif principal étant bien entendu de s’alimenter en circuit court bio) et à battre la campagne à la recherche de cailloux dressés il y a six millénaires par nos ancêtres les… qui a dit gaulois ou celtes ?

Armé du bon vieux Nikon D810 équipé d’un Nikkor 24-85 et d’un Tamron 70-200 plus le petit GX9 en dépannage, j’ai pris des clichés de ces cailloux sculptés, des tombaux collectifs, ces sépultures d’une élite, cairns monumentaux qui dessinent le paysage de la région. Le Petit Mont, Gavrinis, la Table des Marchands, les alignements de Carnac, le Tumulus Saint Michel, les menhirs géants de Locmariaquer figurent parmi les plus impressionnants vestiges de cette époque où l’homme s’est sédentarisé et a commencé à cultiver la terre.

Le port d’Arzon

J’avoue avoir croisé plus de camping-cars que de menhirs sur les chemins du golfe, des campings-cars conduits lentement par des têtes blanches, des petits vieux retraités, bronzant leurs rides sur le sable chaud et fêtant leurs dernières années avec force d’apéritifs bien arrosés. Pas encore ces vieux en Ehpad qui attendent la mort comme mon père qui voit son fils une fois l’an quand il passe en Bretagne. Pour peu on se serait cru en Floride sans les bombasses.

Nous avions prévu beaucoup de choses et nous n’avons pas pu tout faire évidemment faute de temps. Une des huit journées était consacrée à la visite à l’Ehpad, cinq heures de route pour trente minutes de visite sous masque. Deux autres au voyage lui-même, Strasbourg-Nantes en train puis Nantes-Arzon en voiture soit 7h30 de trajet contre 12h par autoroute. Le reste s’est partagé entre baignades sur la plage à 20 mètres de notre appartement où les Venettes se sont probablement pris la trempe de leur vie par les armées de César, visite de monuments, promenades sur la côte, lecture et cinéma. Cinéma ? Oui car sans Apple TV il nous fallait bien un grand écran le soir et à Arzon il y a la Locomotive et ses deux salles d’un autre temps où des films sont projetés pour quelques spectateurs égarés.

Château de Suscinio

Le château de Suscinio, la presqu’île de Quiberon et sa magnifique côte sauvage, les alignements de Carnac, la croisière au cairn de Gavrinis, Locmaraiaquer, le Tumulus de César, le Petit Mont, le Golfe du Morbihan, nous avons vécu du néolithique au moyen âge pendant une semaine tout en restant connecté à minima avec notre époque.

L’arc et le flèche

L’exercice photographique ne fut pas des plus aisés. Photographier des menhirs ne pose pas de problème en soit, ce ne sont après tout que des cailloux immobiles, mais il faut réussir à traduire leur grandeur, leur immoralité, éviter les touristes en mal de selfies et pour certains, comme à Gavrinis où nous ne disposions que de cinq minutes dans le couloir obscur à sept entassés à poser au trentième à f 2.8 pour capturer les gravures millénaires. Les immenses champs de pierres levées de Carnac ne furent pas aisés non plus, à cause de l’immensité de la chose et finalement j’ai opté, plutôt qu’un grand angle, pour le 70-200 mm et des échantillons du site. Pas sûr d’avoir réussi mes clichés mais au moins j’ai essayé. Je rêvais de brumes à Carnac, un rayon du levant dans Gavrinis, je me suis contenté du couchant sur le petit mont. On ne peut pas tout avoir.

Je reviens avec deux-cent clichés, deux livres lus, quelques kilos d’embonpoint, requinqué, prêt à affronter mon agent comptable et la centaine de mails en attente.

Mosquito Coast

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En 1986 Peter Weir adaptait le roman Mosquito Coast de Paul Theroux avec en acteur vedette Harrison Ford. 

En 2021 Justin Theroux reprend le rôle de Allie Fox,  l’inventeur marginal qui a mis au point une machine à fabriquer de la glace à partir du feu. 

La première saison de la série Mosquito Coast d’Apple TV ne comporte que six épisodes d’environ une heure qui racontent la fuite de la famille Fox vers le Mexique. 

Je ne vais pas vous mentir, Mosquito Coast dérange, surtout si vous êtes parents. La série dépeint une famille étrange avec le père un peu cinglé, la mère qui suit son époux sans rien dire ou presque, la fille adolescente qui veut vivre comme tout le monde et le garçon pré ado qui voit son père comme un dieu. 

Vivant sous de fausses identités, ils changent sans cesse de résidence jusqu’au jour où une erreur les oblige à fuir les États-Unis. C’est cette fuite en avant qui nous occupe durant six heures, une fuite où le mystère autour des parents s’épaissit, où la tension monte entre les enfants et leurs géniteurs.

film de 1986

Je n’ai qu’un vague souvenir du film de 86 que j’avais pourtant regardé un nombre incalculable de fois. Mais j’ai la certitude que la série de 2021 fait déjà de l’ombre au long métrage et Justin à Harrison. Les quatre acteurs principaux sont très bons, les paysages magnifiques et la tension ne vous lâche pas du premier épisode jusqu’au dernier. 

série de 2021

Vivement la saison deux.

Clap de fin

Si sous avez un appareil photo, un logiciel de montage, un compte YouTube, vous voila paré pour publier des vidéos. 

Sans tout vous dévoiler encore, je prépare de courtes vidéos à regarder sur le blog et sur YouTube, car maintenant j’ai beaucoup de temps libre à occuper. Voici justement la bande annonce.

Je n’abandonne pas Neoprog pour faire des vidéos. J’ai arrêté le webzine Neoprog parce qu’il me demandait trop de travail trop peu de plaisir. Mais pourquoi réaliser des vidéos YouTube alors ? D’abord et principalement parce que cela m’amuse, ensuite parce que je cherchais un nouveau média pour parler de musique, enfin parce cela change.

Je me suis très vite aperçu, après avoir installé l’appareil sur son trépied, que ça ne serait pas aussi simple que prévu. La vidéo exige de la lumière et mon projecteur de chantier possède la fâcheuse manie de scintiller. Quant au micro de l’appareil photo (plutôt performant à ma grande surprise), il capte les bruits de la route avec ceux de ma voix. 

Parler devant une caméra n’est finalement pas chose si naturelle. Je peine à rester en place sans gigoter devant l’objectif, ma voix grimpe dans les aiguës et je suis bien embarrassé avec mes mains. 

Le choix du cadrage comme du décor possède bien entendu son importance et comment me tenir face à la caméra ? Vautré dans canapé, debout devant l’objectif, caché derrière un bureau ou assis sur une chaise ?

J’envisageais d’abord de m’installer confortablement dans le canapé avec pour simple décor un bout de porte en chêne, la tapisserie marron et le cuir vert du canapé. Mon fils m’a rapidement convaincu que ça ne fonctionnerait pas. Il m’a conseillé un autre décor avec le clavier d’un piano face à la caméra et une bibliothèque dans la perspective. C’était mieux mais je trouvais que de nombreux éléments encombraient l’arrière plan. Finalement j’ai opté pour celui-ci et mon fils l’a validé avec enthousiasme. Ma femme par contre, trouve que l’on ne voit plus assez son beau piano…

Youtubeur fou à son époque, mon fils m’a également conseillé pour les transitions entre les coupes et ma femme pour la diction. Franchement, elle devrait me doubler, ce serait troublant, mais elle passe très bien, alors que moi non.

Pour débuter j’ai utilisé la télécommande SnapBridge de mon iPhone afin de piloter l’appareil photo, un projecteur de chantier pour éclairer la scène en attendant mieux, une table pour poser le Mac en guise de prompteur derrière lequel est venu s’installer l’objectif pour donner l’impression que je ne lis pas. Enfin, c’est juste une impression. Bref, pour chaque prise c’est tout un chambardement du salon.

Pour le montage, j’ai commencé avec iMovie, pensant passer à un outil plus complexe plus tard. Il m’a fallu quelques heures pour trouver certaines des fonctionnalités de l’outil comme l’incrustation d’image et le fading in/out de la piste son mais finalement j’ai sous la main un logiciel gratuit assez complet, robuste et qui suffit à mes besoins. J’ai par contre besoin d’un micro cravate comme des projecteurs. J’ai trouvé une nouvelle excuse pour faire fonctionner l’économie, Macron va être content.

Pour la prise finale, j’ai placé le Nikon Z6 II devant l’écran du Mac, toujours piloté en Wifi avec l’application SnapBridge. J’ai éclairé la scène avec deux projecteurs LED 50 Watts Starblizt et enregistré le son avec un micro-cravate Boya. Voulant descendre en ISO, j’ai enlevé les diffuseurs et j’ai quelques ombres sur ma droite, on corrigera ça la prochaine fois. Pour le son, je suis toujours gêné par la circulation – saloperie de bus – mais c’est quand même mieux avec le micro-cravate.

Je suis pathétique devant une caméra, outre les bafouillages cafouillages, ma voix sonne faux, je me tortille sur siège et il est flagrant que je lis mon texte sur l’écran. J’ai essayé de corriger tant bien que mal ce problème en positionnant différemment l’appareil photo et le Mac, c’est mieux mais pas encore parfait.

C’est après les prises que je découvre les problèmes du décor, un fil électrique qui traine, un mouchoir oublié, un bout du luminaire dans le cadre ou le trou béant de mon jean.

Je ne pensais jamais publier de vidéo, d’ailleurs je ne l’ai pas encore fait, mais l’idée me titille depuis quelques années sans trouver le temps pour le faire. Il y avait ces chroniques musicales en anglais de liveprog que je regardais souvent et bien entendu Radio Erdorin que je suis assidûment. 

liveprog
Radio Erdorin

J’envisage des chroniques musicales courtes en vidéo associées à un texte, sensiblement le même, le tout posté sur le blog. La fréquence dépendra de mes envies, je n’ai pas l’intention de me remettre la pression comme avec Neoprog mais en serais-je capable ?

Pour le savoir, rendez-vous le 24 mai.