Marc Atkinson – Heart & Soul

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Faut-il que je vous présente encore Marc Atkinson ? Je vous ai parlé maintes fois de de Nine Stone Close, de Riversea et de Moon Halo. C’est lui, le chanteur de ces projets. Un anglais qui vit à la campagne, pas loin de York (j’ai dit Cork ?) et qui joue dans les pubs le week-end pour gagner sa vie.

Il est également artiste solo et c’est dans ce rôle que nous le retrouvons aujourd’hui avec Heart & Soul, son nouvel album treize titres.

Ici pas de rock progressif, encore moins de metal, mais de la pop rock au chant et à la guitare avec parfois de la basse, de la batterie, des claviers ou de la guitare électrique.

Je n’ai aucun recul sur le travail de Marc. J’aime trop sa voix et sa manière de chanter. Comme ça vous êtes prévenus. Donc lorsque Marc sort un disque, je l’achète et me délecte de sa musique.

Aux côtés de Marc, il y a sa compagne Tamsin aux chant, sa fille Enya pour l’artwork, Martin Ledger à la guitare, Maurizio Fornacca à la batterie, Bob Fleming à la basse et son compère Iain Jennings aux claviers.

Dans l’ensemble Heart & Soul est dans un mood relativement soft : guitare acoustique et chant soyeux mais de temps en temps, le ton se durcit comme dans ‘Never give up’. Les textes, eux, parlent d’amour, de Lewis Caroll, de la guerre en Ukraine et même un peu de mysticisme. Un album un peu plus sombre que d’accoutumée comme Marc s’en explique dans le livret.

L’album est pop rock, soul, blues, parfois country et même presque metal avec la guitare rageuse de ‘Never Give Up’. Comme l’explique Marc, Heart & Soul est à la fois un album solo et un projet de groupe. Cinq titres sont joués avec une section rythmique, Martin pose ses soli de guitare sur dix pièces et Iain des claviers sur ‘See Right Through You’. On y retrouve donc un peu de l’esprit de Moon Halo d’autant que Martin, Bob et Iain jouent également dans cet autre groupe.

Certains trouveront probablement cet album facile, voire même sirupeux avec la voix feutrée de Marc, les paroles pleines d’amour et la guitare sans grand défi technique sur de nombreux titres, et ils auront raison. Heart & Soul n’est ni original ni dans la performance musicale. C’est un album bâti sur des émotions, une parenthèse de douceur dans un monde de brutes et j’adore ça.

Mon morceau préféré s’intitule ‘Before The Day The World Dies’, vous me reconnaissez bien là avec mon optimisme naturel. J’ai également un faible pour ‘Have You seen Alice’, certainement à clin d’œil à sa compagne, mais tous les titres de cet album me touchent, chacun à sa manière.

Alors si vous êtes curieux de connaître les raisons qui me font aimer Marc Atkinson, je vous recommande d’écouter Heart & Soul avec tout votre coeur votre âme.

Il est sur Bandcamp.

Comedy Of Errors – Threnody For A Dead Queen

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Il me semble que c’est bien la première fois que je parle du groupe Comedy of Errors. Un quintet progressif né en 2011 à Glasgow et qui mélange néo-classique avec du rock seventies.

Threnody For A Dead Queen, qui sait, peut-être un hommage posthume à la reine Victoria, surprenant tout de même pour des écossais, est un album huit titres, très instrumental comprenant trois pièces de plus de douze minutes.

D’entrée de jeu, je dirai qu’il y a à boire et à manger sur Threnody For A Dead Queen. Le néo classique aux synthés piquera clairement les oreilles d’un mélomane averti comme le titre final, ‘Funeral Dance’ qui emprunte beaucoup à Mike Oldfield sans la richesse instrumentale. Dans les influences du groupe je retrouve principalement Yes et le géniteur de Tubular Bells, deux formations qui n’ont pas forcément ma préférence dans l’univers du rock progressif.

Mais comme je sortais d’une grosse période metal, mon cerveau avait envie de revenir aux territoires moins violents des seventies et c’est là que je suis tombé sur les derniers achats de Gerlinde sur Bandcamp, dans lequel figurait cet album. Parmi sa sélection très éclectique, Threnody For A Dead Queen semblait le plus audible, sorti de ceux que je connaissais déjà.

Le premier titre de plus d’un quart d’heure, ‘Summer Lies Beyond’, m’a bien fait saliver. Si je ne suis pas forcément fan du chant transformé de Joe Cairney pour faire plus yessien, la musique centrée sur les claviers de Jim Johnston et les guitares de Mark Spalding, a réveillé en moi d’agréables souvenirs progressifs.

Ok, malgré une pathétique tentative vers la treizième minute, la batterie de Bruce Levick peine à tenir la comparaison face à un Phil Collins, un Gavin Harrison ou un Mike Portnoy et la basse de John Fitzgerald brille par son absence, mais dans l’ensemble, la pièce se tient assez bien.

‘The Seventh Seal’ aux influences yes/genesis/iq/marillion et fort de plus quatorze minutes arrive également à donner le change. Lui aussi est très instrumental et la basse y fait même des apparitions, pas remarquables, mais des apparitions. Par contre la batterie, bon voilà quoi.

Après ces deux monstres, l’album se lance dans trois courts formats avant d’attaquer le ‘God Save The Queen’ ou un truc du genre. ‘We Are Such Stuff As Dreams Are Made On’ est un instrumental façon interlude sur lequel il ne se passe pas grand chose. ‘Jane’ joue d’une balade plutôt sympatoche avec son refrain à reprendre en choeur en live et ‘Throught The Veil’, encore une fois un titre instrumental, donne dans la musique de messe à la guitare et claviers sur boite à rythme ou batterie à deux balles.

Et puis arrive le titre album ‘Threnody For A Dead Queen’, douze minutes et vingt huit secondes principalement instrumentales dans lequel on se rend compte, si ce n’était pas déjà le cas, que c’est sur la forme longue que Comedy Of Errors arrive à exprimer tout son potentiel créatif. Les références progressives sont ici également multiples, avec du Genesis, du Marillion, et du Mike Oldfield, mais une fois que vous avez accepté cette contrainte, vous pouvez prendre plaisir à écouter la musique. C’est un peu facile et répétitif, on est loin de la virtuosité des modèles précités, mais le titre construit une certaine ambiance propice à l’introspection chamboulée à la fin du morceau par la section vocale à la manière de Yes.

Restent deux petites pièces pour terminer l’album :

‘And Our Little Life Is Rounded With A Sleep’ dont le titre est plus long à prononcer que la musique à écouter, un instrumental qui semble d’abord sans grande prétention et qui au final est le morceau court le plus intéressant de cet album et puis le dramatique ‘Funeral Dance’, pseudo néo classique au claviers, à fuir si vous avez un tant soit peu d’oreille.

Threnody For A Dead Queen n’est assurément pas l’album de l’année, ni de la décennie, encore moins du siècle. Il contient des titres fleuves de bonne tenue malgré leur manque d’originalité et des choses intercalées vraiment discutables.

Le vieux proghead intégriste y trouvera peut-être son bonheur, pour ma part, c’était l’occasion de découvrir le groupe Comedy Of Errors. Voilà, c’est fait.

Je vais passer à autre chose maintenant.

Carcariass – Afterworld

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Je l’avais promis, et je tiens presque toujours parole, presque, aujourd’hui je vais vous parler du dernier album de Carcariass, Afterworld.

Contrairement à Planet Chaos, avec lequel j’ai découvert le groupe franc-comtois, Afterworld est principalement chanté, devrais-je dire gueulé. Il s’éloigne clairement des sphères progressives même si vous entendrez ici où là des guitares floydiennes comme dans au début de ‘Identity’ et des claviers planant, la fin de ‘Black Rain’ par exemple. On est plus sur du Paradise Lost période Host et du Queensrÿche que dans les seventies à patte d’eph et cheveux gras.

Les guitares de Pascal et Bob font beaucoup à la musique dans l’album sans parler du chant scandé growlé de Jérôme. Au niveau de la rythmique, Raphaël à la basse et Bertrand à la batterie ne donnent pas vraiment dans la dentelle. C’est dense et pas franchement très inventif.

J’adore l’entré en matière de l’album sur un ‘No Aftermath’, cette ouverture martiale dopée à la testostérone, une marche militaire qui écrase tout sur son passage avec la troupe qui hurle en choeur ‘We are the shield, the claws, and the ground meat.’. Pour la subtilité et la douceur, vous repasserez.

Si vous avez joué à Space Hulk, ces soldats de l’espace en armures affrontant des nuées d’aliens Genestealer dans des épaves de vaisseaux, vous appréhenderez mieux la violence de Aftermath, qu’elle soit vocale ou musicale. Cet album, c’est cri de ce guerrier transformé pour devenir une machine à tuer qui tapis au fond de son cerveau, conserve un brin de conscience humaine.

Manifestement Afterworld poursuit le récit, du moins le thème abordé dans le précédent opus Planet Chaos.

Tous les morceaux ne fonctionnement cependant pas forcément aussi bien que ‘No Aftertermath’, ‘Identity’, ‘Angst’ ou ‘Generation Rot’. ‘Billions Of Suns’ et ‘Black Rain’ peinent à me convaincre. Leur côté brutal manque de mordant. Je trouve également que les instrumentaux ‘Fall Of An Empire’ et ‘Afterworld’ ne possèdent pas la même richesse que ceux de Planet Chaos. Ils s’écoutent sans marquer les esprits.

Afterworld c’est presque une heure brutale, tendue et dense au chant caverneux pendant laquelle les guitares font des merveilles et où le chant arrive à produire des refrains furieusement accrocheurs.

Évidemment ça poutre un peu malgré quelques claviers à la Vangelis et des longs accords façon Gilmour. Le metal écrase vite les ouvertures cinématiques comme dans ‘Machine Kult’ et si on n’apprécie pas les gros tatoués et la bière à 10°, il vaut mieux s’abstenir.

Je n’aurai peut-être pas accroché avec Afterworld sans avoir découvert leur précédent album, alors si vous avez un doute, commencez par  Planet Chaos et continuez avec Afterworld. Vous pourriez prendre goût à leur musique.

Sunbeam Overdrive – DIAMA

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Si Stéphane n’a pas été entièrement convaincu par D I A M A du groupe Sunbeam Overdrive, pour ma part j’ai été suffisamment enthousiasmé par leur travail pour en faire une chronique.

Sunbeam Overdrive est un quatuor marseillais qui existe depuis 2019 si mes informations sont bonnes et qui avec D I A M A sort sa première galette. Leur musique s’apparente à du rock alternatif à composantes metal et progressives, rejoignant par certains aspects Tool ou Klone.

L’album Diama propose onze morceaux dont deux reprises dispensables au regard du reste. Le chant clair y prédomine sur un metal alternatif électro ponctué parfois de growl.

Si D I A M A ne révolutionne pas le genre, il possède un très bel équilibre entre puissance et émotion, plaçant du growl par endroit sans forcer la dose et usant d’accélérations comme d’espaces plus calmes au bon moment. En plus, l’album propose plusieurs morceaux franchement accrocheurs comme ‘Diama’, ‘Shen’ ou ‘Diamond Shape’.

D I A M A ne comprend que deux courts instrumentaux, ‘Ascending’ qui ouvre l’album façon world music et ‘Junction Buhl’s Eye’ qui lui, donne dans le space rock psychédélique. Côté poutrage, ‘Deaf and Blind’ ne ménage pas vos oreilles avec un djent growlé suivi de métal alternatif assez déconstruit.

D I A M A brille tout particulièrement par une batterie hyper soignée et bien mise en avant par le mixage. Ce n’est pas souvent que j’écoute un album en suivant plus la section rythmique que les lignes vocales. Pourtant le chant est vraiment très bien comme dans ‘Deaf and Blind’ et les guitares brillent souvent, écoutez plutôt ces petites notes claires qui scintillent dans ‘Shen’. Mais ici, j’avoue, le travail de Laurent sur les caisses mérite vraiment que l’on s’y attarde.

Il y a plein de titres que j’adore sur cet album mais c’est peut être ‘Shen’ qui a ma préférence. Le gros son est mis entre parenthèses, privilégiant la forme alternative au metal, les guitares jouent de subtilité avec de belles figurent djent et le chant est presque un accompagnement à la section rythmique.

D I A M A est une très belle découverte. J’attends d’ailleurs le CD avec impatience, parce que Marseille Strasbourg à dos d’escargot c’est assez long, et j’attends avec impatience de voir ce que ce jeune groupe pourrait devenir avec le temps.

En attendant, allez l’écouter sur Bandcamp et plus si affinités bien entendu.

Z7

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Alors non, je n’ai pas complété ma collection de boîtiers Nikon avec un nouveau modèle de la gamme Z. Je suis allé en Suisse, à Pratteln pour écouter le groupe Ticket To The Moon qui ouvrait pour Riverside.

Cela faisait des mois que je n’avais pas rendu visite à ce temple du rock progressif, il faut dire que c’est assez loin et que pour s’y rendre, mieux vaut avoir la vignette suisse pour l’autoroute.

Guillaume, le bassiste de Ticket to the Moon m’avait annoncé, des étincelles dans les yeux, une semaine auparavant, qu’ils joueraient en première partie de Riverside au Z7. J’ai mendié une accréditation photo et préparé mon paquetage. J’avais envie de revoir les franco-suisse en live. La dernière fois ils jouaient avec Lazuli, c’était il y a trois ans. 

Et ce qui est cool, c’est que mon épouse m’a accompagné, peut-être pour me rendre la pareille après la Fête de la Musique. Qu’importe elle était là.

Nous sommes arrivés entre deux averses. A la caisse pas trace de mon accréditation mais j’ai été ajouté à la liste des photographes sans avoir à supplier. Une fois dans la salle, le ciel est tombé sur le toit du Z7. Une pluie digne du Déluge, notre timing était parfait. 

Le temps de discuter un peu avec Guillaume et Andrea, de préparer le matériel, il était temps de rentrer dans l’arène pour trois morceaux avec les autres photographes.

Ticket to the Moon avait trente cinq minutes pour convaincre. Cinq suffiront. Le trio, malgré trois ans d’absence, reprend ses marques et livre un set post rock solide, agrémenté de beaux éclairages et d’un son de qualité. Guillaume et Andrea occupent la grande scène du Z7 comme si c’était la leur, jouant au clic pour compenser l’absence de claviers. Ils présentent au public nombreux et enthousiaste leur nouvel album Elements sorti cette année, leur premier disque cent pour cent instrumental depuis leurs débuts. Trente-cinq minutes c’est bien trop court lorsque l’on aime leur musique, mais c’est ainsi, peut-être aurais-je l’occasion de les écouter à nouveau lorsqu’ils joueront en tête d’affiche.

A 21 heures les polonais de Riverside s’installent pour deux heures de concert. Cette fois ce sera l’album Identity qui sera à l’honneur. Un disque qui n’a pas forcément été bien reçu par les fans comme nous l’expliquera Mariusz pendant le show.

Je ne vais pas vous mentir, je ne me serai pas déplacé juste pour Riverside. Leur dernier album ne m’a pas complètement convaincu et le groupe ne m’a pas toujours enthousiasmé en live.

Je trouve que lors de leur performance au Z7, les claviers donnent parfois dans la bouillie désaccordée même si je sais très bien qu’un synthé reste au diapason. Pourtant, par moments, y a des trucs qui me dérange, comme si un des musiciens jouent faux.

Ce sont les morceaux très rythmés, les tubes de Riverside, qui fonctionnent le mieux d’après moi. Ma chérie, elle, a préféré le morceau final à rallonge de la soirée. Le monde à l’envers.

Le light show était fabuleux, rien à dire et si le son était un peu fort, cela restait très acceptable avec des bouchons.

Par contre la facture fut douloureuse : 50 € de billet pour ma femme, 5 € pour l’accréditation, 8 € de parking, 8 € pour deux verres d’eau, 42 € de vignette suisse sans parler du plein d’essence à 80 €, une soirée au Z7 revient assez cher, même en ne payant qu’un seul billet. Vive la Suisse !

Je ne suis pas vraiment emballé par les photos mais j’étais fatigué après une grosse semaine et le shooting réalisé sur trois titres. J’ai du mal avec ça. Je suis lent, c’est comme ça.

Les photos de Ticket to the Moon sont ici et celles de Riverside ici.

Le son du mixeur

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Le 21 juin en France, on célèbre la musique grace à Jack Lang. Une fête populaire où n’importe qui pouvait descendre dans la rue, faire du bruit, ou même de la musique. Depuis, cet événement s’est quelque peu organisé et les mairies proposent différentes scènes où des artistes, amateurs ou professionnels peuvent se produire.

Et chaque année à la maison, il faut choisir dans un programme très riche et très varié, quelle ville, quels groupes, quel style. Car mon épouse est classique et moi plutôt rock.

Dans ma commune, il y avait mes copains de Out5ide qui allaient mettre le feu mais à Obernai, c’était ceux de ma chérie qui jouaient. Un groupe de rock français façon Noir Désir avec qui elle avait enregistré quelques notes de violoncelle. Cruel dilemme si nous devions passer la soirée ensemble, d’autant plus que le lendemain je partais pour la Suisse écouter Ticket To The Moon et Riverside au Z7.

Le Bruit du Frigo, oui c’est le nom de leur groupe, joue des trucs qui ne m’emballent pas vraiment, disons que je n’écoute pas ce genre de musique à la maison. Mais pour une fois, je pouvais bien faire plaisir à mon épouse. Alors nous sommes partis pour Obernai écouter le Moteur du Congélateur.

A l’intérieur des remparts de la petite ville alsacienne, la fête battait son plein. Les terrasses des restaurants croulaient de monde, les gens faisaient la queue devant les glaciers, les jeunes buvaient des bières sur le mur d’enceinte et plusieurs groupes se produisaient dans la ville. Le Bruit Du Frigo jouait sur la grande scène de la place du marché, au centre ville.

Sept musiciens composaient le groupe mené par Bruno ce soir là. Guitares, basse, batterie, trompette, trombone et accordéon pour accompagner des textes anars au vitriol. Il ne manquait plus qu’une violoncelliste. Malgré mes préjugés, quelques problèmes techniques et une grosse journée de travail, c’était pas mal du tout. 

Le nouveau tromboniste du groupe, qui jouait son second concert, était parfois un peu perdu, voir totalement, la batterie et la guitare ont connu quelques misères mais Le Bruit du Frigo a tout donné le temps d’une soirée et c’est ce que l’on demande aux artistes au final.

Comment à mon habitude, je suis venu armé d’un appareil photo, histoire de le foire doublement plaisir. Et ici, entre les cuivres, l’accordéon et le chanteur, il y avait matière à exposer la pellicule. Cent cinquante clichés que j’ai transféré sur le Mac en rentrant sans les regarder faute de temps car il fallait que je prépare mon barda pour le lendemain, jeudi soir et le concert du Z7, mais ça je vous le raconterai dans deux jours.

Nous sommes passés entre les gouttes et les orages pour cette fête de la musique à Obernai, un endroit sympa pour profiter de cette fête populaire, loin des grosses scènes institutionnelles que l’on trouve souvent dans les grandes villes. 

Vous pouvez retrouver les photos ici.

Einar Solberg – 16

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Il m’arrive parfois de souffrir du syndrôme de la page blanche. Plusieurs albums en ont fait les frais dernièrement. Et puis tout à coup, un disque improbable arrive et la plume se remet miraculeusement en mouvement.

Je n’attendais pas grand-chose du premier album solo du chanteur de Leprous, mais je l’ai quand même commandé, par curiosité. J’ai glissé le CD dans le lecteur, me préparant à travailler sur autre chose mais au lieu de bosser, je suis resté scotché devant les enceintes pendant soixante neuf minutes.

16 de Einar Solberg est une superbe surprise.

Onze morceaux de quatre à onze minutes relativement variés où la voix de Leprous est à l’honneur. Certes je suis un grand fan du groupe mais je redoutais qu’en solo, l’artiste ne propose des compositions plus faciles. Il n’en est rien.

Bon, solo, c’est quatre lettres mais aussi une sacré liste d’artistes invités et plein plein d’instruments comme un violon, un violoncelle, la trompette, un cor, un trombone, un saxo, des orgues ou un chœur classique.

Dans le livret épais de de vingt-quatre pages, vous verrez la belle gueule de Einard plus de treize fois au milieu de la nature sauvage sans parler de la pochette. Si ce n’est pas du narcissisme ça, je n’y comprends plus rien. En comparaison Floor Jansen est une petite joueuse, que ce soit pour la durée de l’album comme pour le nombre de portraits. Sorti de ce petit détail esthétique, il y a tout ce que j’aime dans 16: des voix fabuleuses, des instruments acoustiques, du metal, du growl, du slam, des textes, une émotion à fleur de peau et des compositions qui prennent le meilleur de deux univers souvent antagonistes, le metal et la pop.

Avec ça, je vais devoir réviser mon classement de 2023.

Le titre ‘16’ donne le ton de l’album, mélancolique à souhait, au son du violon de Chris et du violoncelle de Raphael. Mais attention.  Non, il ne s’agit pas d’un disque de musique de chambre, mais ces deux instruments hantent tous les morceaux de manière plus ou moins marquée. Il y a également beaucoup de cuivres brillants ou ténébreux qui enrichissent la partition. ‘Home’ ose le slam quand le chanteur de Vola s’invite sur ‘Blue Light’ et que ‘Slipting The Soul’ donne dans le growl goret avec Ihsahn.

16 joue de tonalité orientales, de motifs symphoniques, de musique de chambre, de grandiloquence et d’intimisme, et tout ça en seulement soixante-neuf minutes. Moi qui râlait contre les albums à rallonge, ici, j’aurai bien demandé un petit rab.

16 possède une belle unité, soufflant le chaud et le froid comme avec ‘Spliting The Soul’ suivi de ‘Over The Top’ par exemple. Cerise sur le gâteau, 16 s’achève par un morceau fleuve de plus de onze minutes, ‘The Glass Is Empty’ car il faut toujours rester positif, une pièce magistrale et émouvante qui achève de me mettre à terre à chaque écoute.

Le grand point fort du premier album solo d’Einar, c’est que malgré sa durée, on ne s’ennuie pas une seconde. Et depuis que j’ai reçu le CD, je l’écoute plusieurs fois par jour.  Par chance ma chérie l’aime beaucoup également, sinon je vivrai avec un casque vissé aux oreilles.

16 est de loin, le plus bel album que j’ai écouté depuis des mois. Il condense tout ce que j’aime en musique, piano, cordes, chant fabuleux, metal, mélancolie, folie. Si un nouveau disque venait l’éclipser cette année, c’est vraiment un chef d’œuvre absolu. 16 est tout simplement indispensable et je ne supporterai aucune contradiction.

Chaos and the Cosmos – Our Song

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Lorsque j’étais en Italie, occupé à visiter Pompéi, j’ai reçu un commentaire de Gérard Blascos sur le Blog au sujet de l’album de Floor Jansen. C’est assez rare pour que je le mentionne ici.

On parlait de musiques légères et il a cité le groupe Chaos and the Cosmos et leur dernier album Our Song. Et comme je ne connaissais pas, je suis allé y jeter une oreille curieuse, allongé dans la chambre en sous-sol de notre location près d’une plage crasseuse.

Chaos and the Cosmos est un groupe basé à Seattle qui propose un art rock progressif riche en instruments acoustiques, voyez plutôt : violon, alto, violoncelle et trompette se greffent sur un formation prog classique guitare, basse, batterie, claviers, donnant une coloration toute particulière à leur musique.

Our Song possède un côté désuet et léger à la fois, un peu canterbury et clairement atypique dans la mouvance progressive actuelle. Une musique qui épouse à la fois des formes classiques, folks et progressives.

L’album se décline en quatre morceaux et sept pistes, dont ‘Our Song Suite’ qui tient sur toute la face B du vinyle et dont la dernière partie, ‘House of Love’, dure pas loin de treize minutes tout de même.

La pochette où la terre semble aspirée par une singularité, la photo du groupe où les musiciens sont déguisés (pardon mais je ne vois pas d’autre terme approprié), comme le jingle de la série The Outer Limits utilisé au début du premier morceau ‘The Singularity’ donne le ton de cet album conçu pour faire plaisir aux geeks.

Our Song se distingue par sa fraîcheur, par la profusion de cordes ainsi que des références disséminées un peu partout dans l’album comme une sonnerie de téléphone ou cette référence à une vieille série.

‘u Go-Go’ est sautillant comme un titre de Big Big Train, ‘prologue’, l’unique instrumental de l’album, joue de cinématique symphonique, ‘Heart Flies’ donne dans le space rock classico Vangelis romantique et ‘House of Love’ dans le psyché seventies.

Le groupe ne vivrait pas aux U.S.A., je me serais certainement offert l’édition vinyle, mais avec les frais de ports exorbitants sans parler des probables frais de douane, je préfère me contenter de la version digitale que vous trouverez sur Bandcamp.

Our Song n’est sans doute pas un de ces grands albums qui figureront sur le podium 2023, mais c’est un disque fort sympathique qui repose les oreilles et apporte un peu de fraîcheur et de fantaisie dans ce monde de brutes. 

King Buffalo au P8

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C’est Sébastien qui m’a rappelé à temps que King Buffalo jouait au P8 jeudi 8 juin. Un groupe que j’avais déjà écouté au Rock Your Brain Fest, mais dans de mauvaises conditions et que nous avions manqué, quelques mois auparavant, pour de bonnes raisons médicales.

Cette fois pas d’excuses. J’avais pris mon vendredi, Seb était en forme et mon accréditation photo venait d’être validée par le tour manager.

Après deux pizzas pour le prix d’une grace aux beaux yeux de tombeur de mon chauffeur, nous prenions la route de Karlsruhe en Allemagne. Cette fois il conduisait et moi je buvais. Il faut bien inverser les rôles de temps en temps.

Avec les beaux jours, le bar se tenait en extérieur, rendant le lieu encore plus convivial que la fois précédente. Hélas, la bière était tiède, et une blanche tiédasse, bref…

J’étais ‘Le Photographe’ de la soirée comme l’avait annoncé la personne à l’accueil , c’est à dire le seul en fait, alors je l’en suis donné à coeur joie.

Lucid Dream ouvrait la soirée à 20h30, un quatuor de rock psychédélique instrumental avec un clavier saxophoniste des îles,  un grand guitariste tout maigre, un batteur virtuose et un bassiste caché dans l’ombre. Le groupe m’est totalement inconnu ce qui ne l’empêche pas de me séduire très vite avec sa musique d’un autre temps. Des titres très long, planants, pas forcément d’une grande richesse, mais qui installent une atmosphère seventies dans cette salle de Karlsruhe.

Le batteur étant pour une fois près du public, je me suis lâché sur lui car ce genre d’opportunité est assez rare. Le saxo, même si ce fut trop court, a apporté une jolie diversion au psyché ambiant dominé par la batterie et la guitare.

Après ce mise en bouche fort plaisante, King Buffalo se met en place. Trois musiciens sur la grande scène du P8 ça fait un peu vide d’autant que le guitariste et le bassiste occupent chacun un côté du plateau et que le batteur se trouve tout au fond. Le blondinet vit son trip chamanique à quatre cordes dans don coin, esquissant d’étrange danses bondissantes. Le batteur tatoué transpire à grosses gouttes sous les projecteurs et le chanteur guitariste claudiquant reste accroché à son micro et sa six cordes toutes la soirée, concentré sur la musique. Pour le show, on repassera, par contre la musique est au rendez-vous, revisitant les derniers albums du groupe.

Le son P8 est toujours bien équilibré, un poil trop fort sans doute, les lumières variés mais l’ingé lumières ayant l’habitude d’avoir un frontman au milieu de la scène à tendance à braquer les projecteurs au mauvais endroit. Malgré un public au rendez-vous, il est encore possible de bouger dans la salle et si les fans bougent beaucoup, quand je me pointe avec mon appareil, ils me laissent de la place et cessent de s’agiter, le temps de la photo. J’aime bien les allemands.

A la fin du concert, je m’offre enfin le vinyle de The Burden of Restlessness auquel j’avais renoncé à cause des frais habituels pour les imports U.S. un très beau pressage rouge qui tourne en ce moment sur ma platine.

Ce fut un très bon concert malgré une blanche tiédasse. Décidément le P8 propose une belle programmation, la salle est sympa et un son de qualité. Je ne peux que vous la recommander.

Toutes les photos de King Buffalo et de Lucid Dream sont sur Flickr.

Supersonic Revolution – Golden Age Of Music

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Arjen Lucassen est un grand malade. Non content de composer dans Ayreon, Star One, Stream of Passion, The Gentle Storm ou sous son nom, il s’est embarqué dans Spersonic Revolution avec John Jaycee Cuijpers, Timo Somers, Koen Herfst et Joost Van Den Brolk.

Le plus dingue dans cette histoire, c’est qu’Arjen tient ici le poste de bassiste. Bassiste? What the fuck !

Si Arjen est un grand malade, je ne vaut guère mieux, puisque dès qu’il sort un truc, je le précommande. J’ai quand même hésité quelques secondes avec Supersonic Revolution car le premier extrait et son clip flashy à l’animation un peu cheap m’avaient refroidis. N’empêche, j’ai craqué et me voila devant un album aux couleurs qui piquent et aux sonorités seventies.

Seventies oui, mais certainement pas progressives à la manière de Genesis. Plutôt Deep Purple, si vous voyez la nuance. Oui, ça dépote.

Une heure huit de musique, quinze morceaux dont quatre reprises, ici on donne dans les titres expressos où l’on reconnaît la patte de Joost très inspirée par Ayreon ainsi que l’inimitable jeu de basse de Arjen (ok, là je déconne)…

Jaycee rêvait de monter un groupe avec Arjen, ben voila c’est fait et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il rentabilise cette collaboration. Vous allez l’entendre ce rocker aux cheveux bouclés qui chantait sur The Final Experiment. Car Golden Age of Music n’offre pas beaucoup de respirations, sauf peut-être sur ‘Odyssey’, ‘Fight Of The Century’ et ‘Holy Holy Ground’.

L’album est un hommage à la musique des seventies et à ses artistes. Chaque morceau évoque un groupe, un album ou un titre emblématique de ces années-là. C’est dans le livret que vous trouverez les clés, car ces compositions de haut vol, même si elles incorporent quelques indices, sont dans la veine des tubes grandiloquents de Arjen. Normal ceci dit au passage, c’est lui qui a tout écrit et composé sorti du prélude que l’on doit à Joost.

Si les musiciens font du très beau boulot sur ces quinze morceaux, je suis moins convaincu par le mixage et la production un peu terne qui manquent de mordant, que ce soit sur le vinyle ou le CD.

Vous voulez sans doute connaître mon morceau préféré ? Vous en êtes certains ? Ben c’est le dernier, ‘Love It All’. Comment ça c’est une reprise ? Mince… c’est moche. Mais y a pas a dire, les compositions des seventies c’était quand même quelque chose ! C’est sympa de copier ces années-là, mais bon, rien ne vaut l’original.

Après plus d’une heure de claviers vintages rugissants, de chant à donf, de guitares et pas vraiment de pause, je suis sur les rotules.

Au moins dans le dernier Ayreon, il y avait des endroits où souffler un peu. Golden Age Of Music n’est pas un mauvais album, loin de là, mais il est trop long et trop dense. Dans les seventies, on pressait des vinyles de quarante cinq minutes maxi et c’était bien assez.

Si vous êtes comme moi, un inconditionnel de Arjen Anthony Lucassen, je suis certain que vous l’avez déjà acheté, sinon écouté et peut-être même adoré. Pour les autres, écoutez le un peu avant quand même.