Obsidious – Iconic

Image

Meilleurs voeux musicaux pour cette nouvelle année qui démarre. Prions pour que 2023 soit au moins aussi riche que 2022 en découvertes musicales et que l’enfer énergético-politico-sanitaire-mondial dans lequel nous baignons s’apaise un peu.

Pour démarrer en beauté, revenons sur un superbe album de l’année 2022 :

Lorsque Katha et KmanRiffs recommandent de concert le même album, tout métalleux qui se respecte se doit d’y jeter une oreille curieuse. Iconic du groupe Obsidious est de ceux-là. 

Une heure de metal progressif à growl et chant clair qui ravira les esthètes.

Le quatuor allemand sort ici son premier album dix titres dans la plus pure tradition du symphonico poutrage technique grandiloquent. Leur travail se rapproche d’un Persefone, d’un Wilderun ou d’un Dream Theater. Trois groupes de référence dont deux figurent dans mon top 2022. C’est vous dire qu’il s’agit d’une très belle découverte.

Oui, il y a du growl. Beaucoup de growl. Mais qui épicé de chœurs, de symphonique, de chant clair et de guitares éblouissantes, se digère parfaitement bien. Guitares et claviers rappellent beaucoup de groupe de James Labrie mais le chant et les arrangements symphoniques très présents sur cet album font la différence. La batterie n’est pas en reste même si elle ne saurait rivaliser avec celle de Mike Portnoy mais Sebastian Lanser ne se contente pas de bourriner à la double pédale et Linus Klauseniter à la basse s’aventure parfois sur des notes assez hautes.

Alors oui, le début de l’album pourrait rebuter un progueux timoré. D’emblé ‘Under Black Skies’ part dans le growl caverneux, la double pédale, les choeurs et le symphonique. Du metal prog pas très subtile d’autant que le chant clair est assez rare sur ce premier titre. 

Mais tenez bon jusqu’au solo de guitare de Rafael Trujillo à la quatrième minute. Après ça, vous pourriez avoir envie d’aller plus loin.

Pour le chant clair au timbre latino de Javi Perera, dôle de nom pour un teuton, il faudra attendre le titre album aux claviers dignes d’un Jordan Rudess en pleine forme. Et même ici, le growl s’invite encore pas mal.

Mon titre préféré sur cet album, même si je les adore vraiment tous, est le très Dream Theater ‘Nowhere’. Une des pièces les plus courtes, à peine plus de quatre minutes, pleine de pathos et d’emphase, qui sans le growl, aurait pu être confondue avec un morceau de ses pères.

Question originalité, Obsidious ne va pas faire des étincelles. Mais pour la technique, la puissance et la production aux petits oignons, l’album Iconic est une tuerie.

Allez le découvrir, vous pouvez l’écouter sur Bandcamp

Le bilan 2022

Image

Chroniques en Images existe maintenant depuis mai 2020. Au menu chaque lundi, une vidéo accompagnée d’un article dans le blog. 

Sept jours d’écoute, une heure de rédaction, quinze minutes de tournage (les bons jours) et une autre heure de montage puis la publication pour de dix à sept cent vues en fonction du sujet. Voilà pour les chiffres.

Bon, en moyenne c’est plutôt une vingtaine de vues par vidéo, autant dire rien du tout, sorti du dernier Marillion, de Arena, Pendragon et quelques autres chroniques. La tendance est tout de même légèrement à la hausse depuis la chronique d’Arena, mais pour combien de temps ?

Je reçois encore quelques solicitations médias que je refuse poliment, car depuis le début, à quelques rares exceptions près, je ne parle plus que des albums que j’ai acheté. Évidemment je loupe beaucoup de sorties mais je me fais avant tout plaisir, sans pression et sans stress. Pour le stress j’ai le travail.

Je n’envisage pas de changer de formule ni de rythme en 2023. Ma routine me convient. Je travaille toujours un peu sur l’amélioration des éclairages et du son, je regarde un nouveau logiciel de montage sans avoir encore franchi le pas. Reste à prendre des leçons de communication. 

Croyez-le ou non, je suis très à l’aise devant un public, même en vidéo conférence, mais coincé devant l’objectif de la caméra avec mon script, je passe en mode robot avec un balais enfoncé dans le fondement. Aïe…

J’achète un peu moins de vinyles, toujours autant de CD et j’ai nettement augmenté ma collection d’albums numériques, principalement sur Bandcamp. En fait je pense que depuis que j’ai arrêté Neoprog, j’achète plus de musique, même si j’en écoute beaucoup moins.

J’ai conscience que le public de Chroniques En Images est très progueux mais je vais continuer d’écouter du métal et à en parler parce que j’aime la musique qui poutre, le folk, le classique et le prog. Même que des fois j’écoute de la pop.

Pour finir ce bilan je tiens à remercier Stéphane Gallay que je plagie honteusement depuis des mois ainsi que les quelques personnes qui regardent ces vidéos et les rares fanatiques qui commentent et mettent des j’aime. 

Passez de bonnes fêtes de fin d’année !

Threshold – Dividing Lines

Image

Dans les grands noms du métal progressif, on oublie parfois de citer les britanniques de Threshold. Peut-être encore un des multiples effets indésirables du Brexit. 

En près de trente-quatre années de carrière, le groupe a connu de nombreux changements de line up. Le plus notable fut sans doute le remplacement de Damian Wilson par Glynn en 2017.

Leur nouvel album Dividing Lines sorti cette année, propose dix morceaux pour une heure cinq de musique dont deux pièces épiques de plus de dix minutes, ‘The Domino Effect’ et ‘Defence Condition’.

La pochette reflète bien la noirceur du propos du dernier Threshold. Un paysage en ruines dans le ciel duquel flotte une demi sphère de roche sur laquelle repose un massif montagneux idyllique. Un bout de planète préservée arraché à la terre. Au milieu des gravats, un homme à genoux, tend le bras vers ce paradis perdu désormais inaccessible.

On pourrait dire que ce nouvel opus est sans surprise. Il s’agit d’un Threshold classique, de belle facture, confortable, efficace, assez éloigné de leur précédent double album Legends Of The Shires qui voyait le retour de Glynn. Du metal progressif easy listening que l’on adopte dès la première écoute.

L’album prend parfois des airs d’Arena ou de Saga comme dans ‘Lost Along The Way’. Le solo de guitare de ‘The Domino Effect’ fait penser à du Pendragon et les claviers virtuoses s’apparentent parfois, comme dans ‘Silenced’, à du Dream Theater.

Tout cela pour vous dire qu’avec Dividing Lines, le progueux restera clairement dans sa zone de confort de ‘Haunted’ jusqu’ à ‘Defence Condition’.

Si j’adore la voix de Damian Wilson, j’avoue que Glynn Morgan est particulièrement convaincant ici. On ne perd pas au change, même si ça me fait mal de le reconnaître.

Mon morceau préféré s’appelle ‘Silenced’. Un titre qui débute sur du chant vocodé, et qui poursuit avec des claviers brillantissimes et un refrain dans la veine de ‘The Show Must Go On’ de Queen.

J’ai adopté l’album dès la première écoute. Cela signifie qu’il est possible que je l’oublie également assez vite, même s’il est très bien. Il ressemble en effet à de nombreux autres classiques du genre ce qui le rend à la fois très confortable mais également peu original.

Mais ne boudez pas votre plaisir, vous pouvez l’écouter sur Bandcamp.

Soen – Atlantis

Image

Je connais le groupe Soen depuis leur premier album Tellurian sans avoir jamais eu l’occasion de les écouter en live. Ils sont pourtant passés il y a peu de temps à la Maison Bleue à Strasbourg, mais je n’étais hélas pas en état de me déplacer ce jour-là.

Atlantis, leur dernier album, semblait l’occasion idéale pour les faire jouer dans notre salon. Un live studio enregistré avec un pianiste, un quatuor à cordes, deux choristes et une contrebasse. Treize morceaux de leur répertoire et une reprise revisités en version musique de chambre et metal dans une atmosphère intimiste.

Le groupe s’est réuni avec huit artistes supplémentaires dans les studios Atlantis Grammofon en Suède le 10 décembre 2021 pour capturer cet événement, donnant naissance à un CD, un DVD et des vinyles.

Sorti du morceau ‘Snuff’ du groupe Slipknot, on retrouve ici des titres de Lykaia, Cognitive, Lotus et Imperial.  Seul l’album Tellurian semble avoir été délaissé.

Des tubes du groupe joués en live mais pas enregistré d’une traite comme pour un vrai concert avec du public. On peut facilement imaginer qu’ils n’ont conservé ici que les meilleures prises.

Lumière chaudes, plans variés, je découvre le groupe dont un des guitaristes, Codi Lee Ford, me fait penser à Aragorn du Seigneur des Anneaux et la première violoniste du quatuor, Karin Liljenberg, à Tauriel, l’elfe de The Hobbit. Il y a même mon voisin déguisé en bassiste et l’autre guitariste, Lars Enok Ahlund qui ressemble à un viking, à moins qu’il ne soit vraiment un viking.

Joel, assis sur son tabouret, très concentré, face au microphone suspendu au plafond, doit se faire violence pour ne pas bouger. Il ne semble pas très à son aise avec la caméra qui le photographie en gros plan mais sa voix magnifique n’en est absolument pas affectée.

Sorti du viking chef d’orchestre qui passe sans cesse de l’acoustique à l’électrique puis au piano, les autres musiciens sont comme le chanteur, impassibles, concentrés sur la musique extraordinaire jouée ce jour-là dans les studios Atlantis.

L’équilibre entre metal progressif et musique de chambre frise la perfection grâce au travail de David Castillo. Rien à voir avec un Marillion With Friends par exemple. Atlantis est le genre d’album que l’on fredonne pendant plus d’une heure sans s’en rendre compte. Des morceaux comme ‘Monarch’, ‘Modesty’, ‘Illusion’, ‘Fortune’ ou ‘Lotus’ me nouent la gorge. A la base, il s’agissait déjà de pièces sublimes, mais là, revisitées avec des instruments à cordes, elles deviennent inoubliables.

Atlantis a éclipsé de nombreux albums arrivés à peu près au même moment. J’ai même délaissé le dernier Threshold pour l’écouter. Un album parfait pour découvrir la musique de Soen, pour les voir sur scène et un disque indispensable pour toute personne qui apprécie déjà le groupe.

Un magnifique cadeau de Noël à placer sous le sapin.

Ticket To The Moon – Elements

Image

Dans une autre vie, je faisais beaucoup la promotion des productions françaises, des groupes amateurs et de la scène locale. Aujourd’hui nettement moins. D’une part parce que je chronique à un rythme plus raisonnable, ensuite, parce que je me fais surtout plaisir.

Toutefois, quelques-unes de ces formations méconnues ont résisté au temps et à mon écrémage. Ticket To The Moon en est une. Le groupe est un quatuor franco suisse post-rock metal devenu sur ce dernier album Elements 100% instrumental.

Il faut dire que dans leurs précédents opus, le chant n’était pas leur point fort. Par contre, pour ce qui est de tisser des atmosphères, en studio comme en live, ils sont très forts.

Leur dernier bébé Elements propose onze pistes de une à neuf minutes pour trois quart d’heure de musique. Une coquille de nautile sur fond bleu illustre la pochette. Ses alvéoles dignes d’une suite de fibonacci abritent les éléments des alchimistes : l’air, le feu, l’eau et la terre. Un visuel très réussi qui donne envie d’écouter la musique qu’il enveloppe.

Ticket to the Moon c’est du cinématique post-rock metal progressif à la guitare, claviers, basse et batterie.

Elements, contrairement à ses prédécesseurs, n’a pas de chant, ni même de bruitages ou d’enregistrement audio pour raconter son histoire. Seuls les noms des onze titres vous guident tout au long du récit.

Deux pistes assez étranges vous mettent sur la voie : ‘Pulsar B0531+21’ et ‘Pulsar B2020+28’. ‘Pulsar Punta Jolinas Radar’ fournit peut-être la clé de cette histoire.

Un pulsar est une petite étoile hyper dense qui tourne sur elle-même à très grande vitesse en émettant un rayonnement intense. Et certains radars, comme celui de la base militaire de Punta Salinas à Porto Rico sont capables de les détecter. Ce sont ces émissions radio étonnantes que l’on entend dans les deux premiers titres précités.

Ticket to the Moon peut donner dans le metal rageur, limite tabasseur avant de lâcher un solo de guitare mélodique à souhait puis s’embarquer en électro-acoustique dans une plaisante balade. On appelle cela du metal-progressif.

Mais une autre facette de nos franco-suisses est un post-rock cinématique qui pose des ambiances avec quelques nappes de claviers. Le mélange est suffisamment varié pour ne pas tourner en rond pendant quarante-cinq minutes et proposer un agréable voyage musical.

Un de mes morceaux préférés est le titre album qui combine le metal progressif avec des éléments symphoniques. J’ai également un faible pour les envolées de guitares du magnifique ‘Crossing Skies’, pour le délicat ‘Xyz’ sans parler du long ‘Behind the Mist’ et ses presque neuf minutes.

Elements qui vient également de sortir en édition physique, est un nouvel album accrocheur de Ticket to The Moon. Il séduira les amateurs de metal progressif instrumental. Vous pouvez le trouver sur de nombreuses plateformes numériques en attendant de pouvoir écouter le groupe en live dans la région prochainement.

L’album de l’année 2022

Image

Il est l’heure de faire un bilan pour une année 2022 riche en découvertes. Je n’ai pas tout écouté, j’ai encore moins tout chroniqué, pourtant j’ai une assez longue liste d’albums qui furent de véritables coups de cœur.

Le premier s’appelle Welcome To The Planet de Big Big Train. Et ce n’est pas parce ce que David nous a quitté qui rentre dans cette catégorie, c’est juste parce qu’il est vraiment excellent.

Le second est Metanoia du groupe Persefone basé en Andorre. Du metal progressif de très belle facture que j’ai commandé en édition vinyle pour le plaisir de contempler sa magnifique pochette. Et comme la musique est encore plus belle, il compte dans mes coups de foudre de l’année.

Vient ensuite Epigone de Wilderun. Je ne pourrais vous dire combien de fois que j’ai écouté cet album depuis que Alias en à fait la promotion. Il est toujours sur la pile de CDs rangée tout près de la chaîne et j’y reviens régulièrement.

Wardruna a été une très belle découverte en live comme avec leur album First Flight Of The White Raven. Une musique pourtant assez éloignée de ce que j’écoute habituellement. Bon, j’avoue que cela un moment que je ne l’ai pas réécouté.

Il y a le dernier Cosmograf, Heroic Materials, dont j’attends toujours l’édition vinyle. J’aime beaucoup le travail de Robin Armstrong depuis des années et cet album compte parmi les meilleurs qu’il ait composé. En plus, il y parle d’avions, tout ce qu’il faut pour m’amadouer.

Évidemment il y a le dernier Arena, The Theory Of Molecular Inheritance avec le chanteur Damian Wilson. Je n’ai jamais été vraiment très objectif avec ce groupe et encore moins avec leur nouveau chanteur et les avis sont assez partagés sur cet album. En plus, passé mon premier engouement, je n’y suis pas beaucoup revenu.

Reste un dernier album, improbable dans cette liste, The Way Home de Kite Parade. Un projet solo de pop progressive pas franchement révolutionnaire mais qui est arrivé au moment où j’avais très envie de musique easy listening.

Voilà, cela fait sept albums à départager. 

Un premier tri s’impose pour n’en garder que trois. Je retire Arena de la liste parce que je manque clairement d’objectivité sur cet album. Même chose pour Kite Parade parce qu’il n’est pas suffisamment original pour sortir du lot. Wardruna également, car il s’agit plus d’une belle découverte que d’un disque franchement original. Le dernier qui va faire les frais de cette sélection est Cosmograf. C’est un bel album, mais pas révolutionnaire non plus.

Restent en lice Big Big Train, Persefone et Wilderun. Et si vous avez bien écouté depuis le début, vous connaissez le vainqueur. En réalité, je le sais depuis que je l’ai écouté.

Epigone est nommé album de l’année 2022.

Un album acoustique qui côtoie le growl. Du metal qui joue à l’expérimental, du jazz à la manière progressive et un dosage entre gros poutrage, symphonique et dentelle acoustique qui frise la perfection.

Si vous cherchez à offrir un bel album pour les fêtes, n’hésitez pas à piocher dans cette sélection, il s’agit de valeurs sûres. 

Et si je peux me permettre d’en rajouter un que je n’ai pas encore chroniqué, jetez une oreille attentive à Atlantis de Soen, un live intimiste électro acoustique avec un quintet à cordes et un pianiste qui revisite la discographie du groupe.

Dim Gray – Firmament

Image

Il y a peu de temps, je vous parlais de Flown du jeune groupe norvégien Dim Gray. Leur second album Firmament est dans les bacs depuis plusieurs semaines, alors pourquoi ai-je tant tardé à en parler ici ?

J’avoue que j’ai eu du mal à rentrer dedans, tout simplement.

Attention ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit. Firmament est un très bel album. Sauf qu’il est assez différent de son prédécesseur. Le folk s’est effacé à la faveur d’une pop progressive symphonique tout à la voix d’Oskar.

Du coup, j’ai été assez déstabilisé.

Firmament, ce sont douze titres pour une durée totale de trois quart d’heure. Des morceaux de trois à quatre minutes qui débutent par un ‘Mare’ assez abrupt pour ouvrir un album.

C’est le dernier morceau de Firmament, ‘Meridian’, qui a tout d’abord fait vibrer mes enceintes. Un croisement improbable entre la musique de Vangelis avec une orchestration symphonique et la voix d’Oskar. Une pièce majestueuse, intimiste et grandiose, peuplée de piano, de synthétiseurs et d’une orchestration numérique.

Rassurez-vous, ce n’est pas la seule. Il y a ‘Undertow’ par exemple avec son ambiance à la Tim Burton  qui monte en puissance avec force de cordes, orgues et percussions. Je pourrais l’écouter en boucle.

Mais la tendance de l’album est nettement plus pop que dans Flown. ‘Long Ago’ est un bon exemple. Cependant ‘My Barrel Road’ et ‘Iron Henry’ renouent avec les ambiances irlandaises de leur premier effort. Il y a également le chant assez étrange de Hakon qui tranche sur le morceau ‘Cannons’ comme lorsqu’il accompagne Oskar sur trois autres titres. Un morceau qui casse avec l’apparente homogénéité de Firmament. 

L’album est en effet plus lisse que son prédécesseur. Il ne possède plus l’effet nouveauté et fraîcheur que Flown avait pû avoir sur le public.

Firmament poursuit l’exploration des sentiments de solitude et de mélancolie déjà abordés dans Flown, une continuation de leur premier album aux coloris acoustiques du piano, de la mandoline, du violon, du violoncelle ainsi que de l’électronique avec les claviers, les orchestrations et les guitares.

Après plusieurs écoutes j’ai apprivoisé Firmament. La production très soignée rend sa découverte très agréable. Cependant, malgré de très beaux morceaux , je lui préfère toujours Flown.

Hypnagone – Qu’il Passe

Image

Si vous appréciez Gojira et Klone et que êtes un peu chauvin, difficile de passer à côté du premier album du jeune groupe français Hypnagone.

Le quatuor metal progressif n’a pas froid aux yeux. Il mélange growl, atmosphères floydiennes, influences jazzy, chant clair, cinématique space rock et metal. De fait, l’album intitulé Qu’il Passe, séduira forcément un prog head pendant au moins quelques minutes, quitte à l’effrayer un peu à d’autres moments. Et des moments, il va y en avoir beaucoup pendant plus d’une heure et onze morceaux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’album n’a rien de monotone. Cela va en effet du très planant ‘Moss’ au ‘White Fields’ écartelé.

Voilà plus d’une année que j’attendais la sortie de Qu’il Passe, après avoir découvert leur single ‘Shibboleth’ sur Youtube. Si ce premier titre m’avait emballé, j’avoue qu’il m’a fallu pas mal de temps ensuite pour apprivoiser l’album.

Parce que voilà, Hypnagone se vautre parfois dans le metal extrême et le growl est tout particulièrement goret, limite s’il ne déchire pas les tympans comme dans ‘White Fields’. ‘Spannungsbogen’ est également pas mal dans son genre question gueulante mais il est à classer à part, tant son écriture est juste géniale, limite expérimentale avec même des passages de chant clair.

Il y a également ‘Dross’, truc assez barré, metal jazz cinématique growlé, que l’on aurait tendance à rejeter au premier contact et qui s’avère au final incroyablement complexe et perturbant. Mais comme le titre précédent, il est génial.

Heureusement pour vous, les titres extrêmes alternent avec des choses nettement plus mélodiques qui atténuent pas mal la violence de la musique comme dans ‘The Step Inward’ qui succède au terrifiant et génial ‘Spannungsbogen’.

Plusieurs pièces flirtent avec les huit minutes, des longs formats très progressifs qui laissent du temps à la musique de prendre sa pleine mesure. L’album est encadré par deux instrumentaux façon post-rock, ‘Arrival’ et ‘Light Bulb’, une habile manière d’entrer en matière et d’en ressortir en douceur.  A tel point que l’on se demande, à la fin de ‘Light Bulb’, pour quelle raison on se retrouve avec des ecchymoses aux oreilles. Du coup, on repart pour un tour, et arrivé à ‘Spannungsbogen’, on se souvient.

N’oublions pas le troisième instrumental ‘Elegy’ qui fait suite à l’éprouvant ‘White Fields’. Une pièce de moins de trois minutes sur des enregistrements audio en français. Pas mal de morceaux jouent de compromis. Le chant clair et le growl se partagent équitablement le temps de parole comme dans le titre ‘The Step Inward’ et cela rend l’écoute nettement plus facile pour un prog head.

Mais surprise, au milieu de l’album pousse un arbre, un titre jazzy à souhait, sorte de parenthèse au milieu de cette tempête de métal où brille un sublime solo de guitare d’anthologie signé Eric Hurpeau.

Il y du pour et du contre sur ce premier album du groupe Hypnagone. Le growl phagocyte un peu trop la partition pour l’ancien baba cool que je fus et si je n’ai rien contre les cris, ici je suis moyennement fan du timbre. Après, il y a des compositions éblouissantes comme ‘Shibboleth’, ‘Spannungsbogen’, ‘Dross’ ou ‘L’arbre’, alors si le growl ne vous fait pas peur, allez y jeter une oreille attentive il est sur Bandcamp

Kite Parade – The Way Home

Derrière le nom Kite Parade se cache le guitariste et chanteur Andy Foster inconnu jusqu’au jour où Pete Jones en a fait la promotion lors d’un Bandcamp friday. Je serai certainement passé à côté de l’album The Way Home sans le message de Pete et cela aurait été vraiment dommage. Donc merci Pete.

Kite Parade donne dans la pop rock progressive à la manière de It Bites ou de The Urbane si vous connaissez. Des titres qui ne prennent pas la tête et qui rappellent certains titres de John Mitchell ou de Lifesigns.

Chant, basse et guitares sont à l’honneur avec de temps en temps du saxophone et des claviers, tous joués par Andy. Pour la batterie, c’est Nick D’Virgilio et Joe Crabtree qui s’y collent.

Un projet solo furieusement accrocheur.

Les sept titres de l’album vont du très long ‘Stranded’ et son quasi quart d’heure au plus raisonnable ‘Going Under’ qui atteint presque les quatre minutes trente tout de même.

Le prog élitiste ne trouvera probablement pas son content dans The Way Home. L’album ressemble en effet à pas mal d’autres formations, ne cherchant pas la démonstration et s’acoquinant souvent avec la pop. C’est justement ce qui fait son charme, une évidente fraîcheur qui cache pourtant des formes progressives assez élaborées.

La voix d’Andy comme son jeu à la guitare contribuent beaucoup au plaisir de cet album. Un chant médium clair qui possède un peu le phrasé de John Mitchell mais avec un timbre plus agréable.  Sa technique de guitare très variée à l’acoustique comme à l’électrique complète d’agréables mélodies. Les claviers sont plus plan plan, souvent neo-prog eighties inspirés de Tony Banks ou John Beck sorti de ‘Sufer No Longer’ qui nous livre du piano et de l’orgue.

‘Stranded’ juxtapose  cinématique, blues, jazz et neo-prog, rappelant un peu Gary Moore ou Kino. Un titre à tiroirs d’une quinzaine de minutes qui tient merveilleusement bien la route, prouvant si besoin était que Andy est très à l’aise avec la forme longue. ‘Strip The Walls’ et ‘Going Under’, au milieu de morceaux pop rock progressifs, imposent un ton plus musclé. Le premier ‘Ship The Walls’ est tout particulièrement rock par rapport au reste du disque. 

The Way Home est une très belle découverte. Un album qui pourrait toucher un large public et pas uniquement la sphère vieillissante des progueux à condition de se faire connaître un peu plus. Pour ma part il rentre dans ma petite liste des albums de l’année.

Mystery Chez Paulette

Image

Si j’ai manqué les concert de Petter Carlsen et celui d’Altesia à Pagney-derrière-Barine, je ne pouvais faire l’impasse sur celui des québécois de Mystery

Le brouillard ne donnait pourtant pas envie de prendre la route mais comme mes indicateurs biologiques étaient au vert, je suis parti me perdre sur les petites route de Meurte-et-Moselle.

Mystery est une formation de rock progressif menée par le fabuleux guitariste Michel Saint-Père et le chanteur charismatique Jean Pageau. Un groupe qui a débuté sur des fondations néo-progressives et qui sur les deux derniers albums vire plus au prog symphonique. 

Ce sont des habitués de Chez Paulette où ils se produisent régulièrement et à chaque fois pour leur unique date française. La dernière fois qu’ils sont passés, c’était en 2018 et je n’étais pas au top de ma forme pour apprécier leur prestation à sa juste mesure.

Comme d’habitude, un concert chez Paulette est l’occasion de retrouvailles avec de vieux amis, les organisateurs de la soirée et des amateurs de rock progressif. Autrefois je discutais avec une poignée de lecteurs du magazine Neoprog, aujourd’hui c’est avec ceux qui suivent les Chroniques en Images. Des retours sympathiques et encourageants qui donnent envie de poursuivre l’aventure.

Je suis venu avec un seul appareil photo, le Nikon Z6 II que je redécouvre en ce moment. J’ai pris deux cailloux, le 24-70 et le 70-200 tous deux ouverts à 2.8 constant et au final je n’utiliserai exclusivement que la longue focale. Des photos plaisir sans contrainte qui me permettent également de profiter pleinement de la musique.

Mystery arrive vers 20h30 dans une salle bien remplie mais pas comble. Il y a toutefois beaucoup plus de monde que pour Petter Carlsen et Tanyc. 

Le groupe va jouer plus de trois heures avec un petit break en milieu de soirée, une sacré performance surtout en fin de tournée européenne.

Outre les grands classiques de leur répertoire comme ‘Delusion Rain’, ils nous jouent un nouveau titre de leur prochain album ‘Behind the Mirror’ qui devrait être dans les bacs en avril 2023.

La bonne humeur est au rendez-vous, les ‘cousins’ ne manquent pas d’humour quand le bassiste explique pourquoi il est assis pour jouer et que le batteur explique à son tour pourquoi lui aussi est sur un tabouret. Jean Pageau chante comme toujours au diapason même s’il a plus de mal avec sa flûte traversière et les soli de guitares sont à tomber par terre.

Ils terminent leur set par deux titres assez rocks dans l’esprit de Rush (ne me demandez pas lesquels) avant de rejoindre les fans dans la salle pour discuter avec eux et signer des autographes. Moi je repars avec un vinyle, la réédition de l’album Beneath The Veil Of Winter’s Face datant de 2007. Autant en profiter lorsque l’on connait les frais de port et de douane lorsque l’on achète quelque chose au Canada.

Mystery a promis de revenir prochainement Chez Paulette, peut-être pour la promotion de leur prochain album qui sait ? En attendant l’association ArpegiA nous prépare pour 2023 un concert de RPWL et également, une grosse grosse surprise, mais ils n’ont pas voulu me dire qui, ça n’est pas encore signé.