C’est en surfant parmi les suggestions de Bandcamp que je suis tombé un peu par hasard sur le groupe Constellatia. Une formation d’Afrique du Sud qui donne dans le post black metal progressif.
Le quatuor n’a sorti que deux albums depuis leur formation en 2018, The Language Of Limbs en 2020 et Magisterial Romance qui a été distribué en 2022 chez Season of Mist.
Magisterial Romance ce sont quatre titres d’environ dix minutes puissants et dévastateurs, submergés par les émotions malgré un chant quelque peu rugueux. La musique du groupe est dans la veine du post-metal sur un chant caverneux où les guitares empruntent souvent une forme progressive et parfois du cinématique comme sur ‘Adorn’. Et si la voix est plus proche des hurlements que du lyrique, elle véhicule cependant une incroyable émotion tout au long de l’album.
Pour les progueux comme mon ami Launis, je tiens à être bien clair, Magisterial Romance c’est trente neuf minutes de growl avec juste un peu de chant féminin sur ‘Adorn’, autant dire que ça gratte les tympans. Ma femme possède un avis bien tranché sur la question : “il est abominable cet album !”. Et oui, nous ne sommes pas toujours d’accord en ce qui concerne la musique dans notre ménage. Mais ce growl, aussi caverneux soit-il, véhicule des émotions vraiment puissantes,c’est d’ailleurs la première chose qui m’a séduite sur cet album.
Il faut bien l’avouer cependant, la batterie n’est pas forcément l’élément le plus élaboré dans les compositions et sorti de quelques moments de bravoure ça tape fort sur l’enclume sans grand discernement. A contrario, la guitare électrique sort souvent du mood post-metal pour se livrer à des soli que l’on a pas forcément l’habitude d’entendre dans ce genre de musique.
Pour situer le groupe dans le peu que je connais, il trouverait une place entre un Cult Of Luna et un Shores Of Null avec un côté vaguement floydien comme sur ‘Paean Emerging’ par exemple.
J’aime beaucoup la forme longue des morceaux qui permet de s’imprégner complètement de la musique, le growl dévastateur de Keenan Oakes qui me ferait presque pleurer et la guitare de Gideon Lamprecht qui sort des sentiers battus.
J’aime tellement cet album que je me suis plongé juste après dans l’écoute de Language Of Limbs, leur précédent disque qui est dans la même veine avec lui aussi un titre chanté par une femme.
Je sais que tout le monde n’est pas anglophone, surtout en France, cependant je vous invite vivement à lire le livret de Magisterial Romance. Les textes sont des poèmes étranges, poignants et forts comme le chant de Keenan Oakes.
Alors oui, le chant vomito va en rebuter plus d’un mais pour moi Magisterial Romance un est pur chef d’œuvre, un incontournable à découvrir d’urgence si vous ne le connaissez pas encore. Hélas, mille fois hélas, il semblerait que le groupe soit dissous depuis et il se pourrait bien que nous ne l’entendions plus. Bonne nouvelle, le groupe vient de m’avertir qu’ils travaillent sur nouvel album.