Certains se souviennent peut-être que je me suis remis à l’astronomie l’an passé à cause du passage d’une comète. Cette année, Pons-Brooks 12P, la comète du diable, revenait après 71 ans d’absence nous rendre visite au mois d’avril.
Depuis qu’elle est est visible l’horizon, il n’y a eu que deux nuits où le ciel était clair en Alsace et plus les jours avançait, plus la comète se retrouvait basse sur l’horizon, de plus en plus près du soleil couchant.
Jeudi dernier, le ciel est devenu limpide comme rarement en Alsace, même en plaine. A 17h30, équipé de la monture ZWO AM5, de ma nouvelle lunette Sky Watcher 72ED et du Nikon Z6 II, je suis parti pour le Champ du Feu en voiture.
Pas de chance, la route habituelle était coupée et j’ai dû faire un détour par Grendelbruch pour monter au sommet. Si j’avais su que ce ne serait que le premier des déboires de la soirée, je serai sans doute allé me coucher.
Là haut un astronome amateur installait déjà son télescope pour une longue nuit d’observation. J’ai fait de même un peu plus loin après avoir discuté quelques minutes avec lui. Mise en station de la monture, fixation de la lunette, du correcteur de focales, des bagues et de la batterie. C’est au moment d’installer l’appareil photo que je me suis apperçu que la bague T2 permettant de relier l’appareil photo à la lunette n’était pas dans le sac. Damned !
Mon voisin avait bien une bague T2 mais pour Canon, par pour Nikon Z. Du coup j’ai tout remballé et suis redescendu vers la maison.
Mon épouse surprise m’a vu rentrer comme une trombe à 20h, lui faire un bisou, courir à l’étage chercher la bague T2 et repartir avant qu’il ne fasse nuit. La comète était visible jusque 21h30, pas question de trainer. Pas question non plus de retourner au Champ du Feu, je n’avais plus le temps, alors je me suis installé en plaine, sur une butte près du village de Innenheim.
Le soleil se couchait à peine lorsque je fus prêt. La lune, Jupiter et la comète Pons-Brooks formaient un triangle parfait à l’horizon. Le ciel était limpide, sans turbulences, même à l’horizon, même si je n’étais pas en altitude, j’avais des chances de réussir quelques belles images.
J’ai allumé la batterie, l’iPad, la monture et l’Asiair, ce petit ordinateur qui me permet de piloter la monture, de la pointer vers les objets, de la guider pendant les photographies et de récupérer les images réalisées par l’appareil photo.
C’est là que le logiciel à lancé une nouvelle mise à jour manifestement pas suffisamment testée. Si le logiciel semblait fonctionner correctement, il ne dialoguait de manière optimale plus avec mon Nikon Z6 II. Impossible de faire du plate solving, c’est à dire de la reconnaissance d’étoiles pour bien se positionner, impossible de photographier sans déclencher un message d’erreur bloquant, bref la cata. Et vu que je suis sur iOS, impossible de revenir sur la version précédente du logiciel.
Seule solution, travailler à l’ancienne. J’ai débranché l’appareil photo de l’Asiair, et j’ai pointé la cible au jugé par tâtonnements. J’ai tout de même fini par tomber sur la comète et u lancer quelques photographies, mais de 30 secondes de pause maximum.
J’ai tout de même réussi à faire quelques photographies de la lune et la comète (Jupiter ne tenait pas dans le champ de la lunette avec ses deux voisines) avant que Pons-Brooks ne se cache derrière les Vosges.
C’était la première sortie de la lunette Sky Watcher, celle que je vais emmener dans le sud de la France pour les vacances. Malgré quelques problèmes, j’ai quand même pu la photographier cette fois. Reste le problème de l’Asiair qui n’est pas résolu. Je travaille actuellement sur des solutions de contournement comme utiliser la lunette guide comme caméra pour le plate solving et j’envisage sérieusement l’achat d’une tablette Androïd pour m’affranchir du problème des versions logicielles.