En Allemagne, sur les pentes d’un volcan éteint depuis longtemps, des oiseaux multicolores viennent se reproduire chaque année.
Il s’agit d’un événement incontournable pour les photographes animaliers, incontournable certes, mais pour ma part, je n’en avais jamais entendu parler. Ça en dit long sur le photographe que je prétends être…
C’est mon épouse qui m’a parlé la première fous de ce site. Une association de petits vieux proposait une promenade pour découvrir ces oiseaux magnifiques. Mais comme les retraités ne travaillent pas, ils se promènent souvent en semaine.
La seconde fois, c’est mon ami Robert du club photo que je fréquente qui m’a proposé d’aller un samedi après-midi sur ce spot qu’il connaît bien. Hélas, je couvrais ce jour là un concert en Lorraine donc j’ai dû décliner l’offre alléchante.
La seconde proposition fut la bonne. Le jeudi en soirée, juste après le travail et le quatorze juillet, nous sommes partis à trois direction le Kaiserstuhl, chargés de bazookas et déguisés comme des combattants.
A bien y réfléchir, j’étais dans une voiture avec deux retraités. Cela n’aurait pas beaucoup changé de la promenade proposée par mon épouse au final.
Les guêpiers d’Europe, les oiseaux que nous étions venus photographier, nichent dans des trous dans la roche, sur les parois verticales. Ils se nourrissent d’insectes comme les guêpes (d’où leur nom) qu’ils attrapent au vol.
Des oiseaux très agiles qui virevoltent, manœuvrent et s’accrochent à la pierre pour rentrer dans le nids, nourrir leurs oisillons et repartir aussitôt à la chasse.
Tout va très vite entre le moment où le guêpier approche du trou et où il en repart. Il faut être rapide, réactif et prêt pour réussir une photographie. Avec un 200-500 mm à bout de bras et des réflexes de tortue, l’exercice est des plus difficiles pour moi.
Avec une focale de 500 mm en DX au 4000eme de seconde, 5.6 d’ouverture, un autofocus à détection d’animaux et une cadence infernale de 20 images par seconde, j’avais bon espoir de réussir quelques images.
Les débuts furent pathétiques. Capturer un oiseau virevoltant dans le ciel avec 4,5 kilogrammes à bout de bras, un oeil dans le viseur, l’autre pour guider la manœuvre, c’est assez sportif. Quand je cadrais l’oiseau, l’autofocus était en panique et sinon je chopais du ciel bleu. La moitié des photos prises ce jour là montrent des feuilles, des murs et du ciel bleu. Rien d’autre.
J’ai fini par attraper quelques chose en plein vol. Un ULM en fait, puis je me suis concentré sur les guêpiers sortant des trous. Là encore, j’ai souvent visé le mauvais nid et malgré un déclenchement au 4000 eme j’ai loupé les instants cruciaux faute d’une rafale adaptée.
Après quelques réglages, choix de spots, j’ai enfin eu quelques petites victoires histoire de ne pas rentrer bredouille. Il faut dire qu’avec plus de 700 déclenchement, je pouvais espérer obtenir quatre ou cinq clichés acceptables.
Outre les guêpiers, nous sommes tombés sur un faucon, un machin huppé (que je n’ai pas vu) et des petits piafs. J’ai photographié également un chasseur d’images camouflé et planqué qui nous a bien fait comprendre que si nous approchions, son 600 mm servirait de massue au lieu d’objectif.
Il faut dire que les trois français sont arrivés avec leurs gros sabots sur le terrain de chasse des photographes déjà installés. Bizarrement, les guêpiers se sont fait particulièrement discrets après notre débarquement tout en finesse et le déploiement de l’artillerie lourde. Les oiseaux ont attendu une bonne demi-heure avant de reprendre leur va et vient jusqu’aux nids. Mais nos voisins d’outre Rhin, sans doute habitués aux gauloiseries, ne nous en ont pas trop tenu rigueur et l’un d’entre eux nous a même désigné du doigt un guêpier posé sur la vigne tout près de nous.
Au final je repartirai avec quelques photos dont je suis relativement content. La balade valait le coup, même si j’ai dû attendre 22h pour remplir mon estomac après la salade verte du midi.
Magnifique rencontre avec cet oiseau !! J’aimerais tenter l’expérience mais je ne sais pas trop où aller au kaisersthul.
Il faut trouver les perchoirs sauf que c’est rempli de vigne
Bonjour Pierrick,
Les guêpiers nichent dans des trous dans les falaises. Il y a beaucoup de terrasses dans les vignes, c’est là qu’on les trouve.
Après pas mal de nids sont abandonnés. Avec un peu de patience et de recherche.
Mais désolé, je ne peux pas donner le spot, j’ai promis.
Cordialement