Dans mon agenda, à la date du samedi 11 mars, était inscrit HYPNO5E en majuscules. Pourtant je ne me souvenais pas avoir pris rendez-vous chez un hypnotérapeute malgré les conseils de mon médecin.
C’est Stéphane Gallay qui avait parlé à plusieurs reprises sur son blog de cette médecine douce, celle du groupe HYPNO5E et son post-métal atmosphérique. J’avais écouté quelques morceaux de leur discographie sans grande conviction mais le samedi matin, n’ayant pas grand chose à faire, je me suis plongé dans Sheol, leur dernier disque. Et après une écoute je prenais une place de concert et téléchargeais la musique. Je vous en parlerai prochainement.
Du coup, samedi soir, je suis allé à la Laiterie à Strasbourg, écouter un groupe que je ne connaissais pas vraiment. Un groupe mélangeant post-rock, metal, cinématique, growl, chant clair, enregistrements audios et instruments à codes. Oui, tout ça !
Un concert sans appareil photo, une fois n’est pas coutume. Je n’avais pas envie de trimbaler mon matériel et j’ai bien fait étant donné la foule compacte.
La petite salle du club était bondée comme rarement. J’ai eu un mal de chien à me faufiler jusque la table de mixage et plus question d’en bouger ensuite, même pour soulager ma vessie.
C’est un groupe local, un duo de Colmar, Fragile Figures, qui ouvrait la soirée. Un binôme guitare/basse instrumental genre électro post-rock. Des titres saturés de basses, joués au click, à la rythmique assourdissante et répétitive sur des images projetées en noir et blanc aux thèmes obsessionnels. J’ai détesté. D’autant que chaque morceau joué ressemblait à s’y méprendre au précédent. J’ai même envisagé de fuir.
Vers 21 heures mon supplice cesse enfin et HYPNO5E prend la relève. Des barres LED verticales habillent le fond de la scène et un impressionnant jeu de lumières très mobile, principalement blanc, éclaire les quatre musiciens en contre-jour.
Pour une salle qui a la réputation de vomir de basses d’ordinaire, le son du groupe est plutôt propre même si de temps en temps quelques notes graves ricochent sur les murs.
J’avoue que je ne vois pas grand chose, placé au milieu de la salle, derrière deux grandes asperges dont un se croit sur scène et bouge tout le temps. Parfois une fenêtre se dégage sur le chanteur ou le batteur, rarement sur le guitariste. Alors je me concentre sur la musique et les jeux de lumières. Il y a de quoi faire. Je ne connais que depuis quelques heures leur dernier album Sheol et presque pas le reste de leur discographie mais je reconnais tout de même quelques morceaux.
La douceur du chant clair succède au growl, l’acoustique au metal. Eux aussi jouent au click, car point de claviers ici ni de DJ pour lancer les samples. Du coup, pour l’impro live, on repassera. Mais pour le reste, rien à dire, c’est impeccable. La voix du chanteur passe d’un registre à l’autre avec aisance, la batterie est éblouissante et les passages intimistes, comme le titre acoustique chanté en espagnol, fait son petit effet.
HYPNO5E joue pendant un peu plus d’une heure et quart, pas assez au goût de tout le monde, mais dans cette petite salle surchauffée et bondée, on aurait peut-être pas tenu une demi-heure de plus. J’ai renoncé à passer au stand de merchandising, il y avait vraiment trop de monde. Je m’offrirais leur vinyle depuis leur site web. Car après un aussi bon concert, je suis devenu fan du groupe. Un de plus.
Vendredi prochain, si tout va bien, dans un registre complètement différent, ce sera au tour de The Watch de m’éblouir au Grillen à Colmar.