En ce début d’année j’ai dû acheter un accessoire photo à usage unique, cher, inutile mais dont j’avais absolument besoin.
Généralement, lorsque que vous devez mettre à jour la version logicielle d’un appareil, son constructeur vous invite à la télécharger sur son site et à l’installer gratuitement sur le dit appareil, ceci afin de corriger des erreurs ou améliorer des fonctionnalités.
C’est le cas des systèmes d’exploitation des consoles, des ordinateurs, des firmwares des appareils photos, des chaines hifi, des smartphones et j’en passe.
Hélas, chez Tamron, un des leaders de l’objectif photographique multi-montures, si vous voulez mettre à jour le firmware de votre objectif, il faut acquérir un accessoire valant une centaine d’euros, le Tap-in.
L’accessoire en question permet d’autres taches que la simple mise à jour comme le réglage fin de la mise au point, mais jusqu’à il y a quelques jours, je n’en avais absolument pas l’usage.
Je possède deux cailloux Tamron en monture Nikon. Un vieux 70-300 et un magnifique 70-200 ouvert à 2.8, bête de course parfaitement adaptée aux concerts et que j’utilise avec un Nikon D810.
Mais voilà, je suis obligé de mettre à jour le 70-200 aujourd’hui et le fameux Tap-in est devenu introuvable sur le marché de l’occasion depuis Noël. Alors j’en ai commandé un neuf. Tout ça pour pouvoir continuer à utiliser un objectif que j’ai déjà payé une fortune il y a deux ans.
Mais pourquoi cette mise à jour et cette brutale pénurie au fait ?
La gamme Z de chez Nikon vient de donner naissance à sa seconde génération. La gamme Z, ce sont les hybrides sur lesquels Nikon base sa nouvelle stratégie commerciale, l’an passé le Z5, le Z6, le Z7, le Z50 et maintenant le Z6 II et le Z7 II.
Mais quel rapport avec le Tamron me direz-vous ? Patience, j’y arrive !
La gamme Z de Nikon fonctionne avec des objectifs monture Z contrairement à mon D810 qui est en monture F. Heureusement pour les photographes, Nikon vend une bague adaptatrice FTZ, comprenez de monture F vers monture Z, afin que leurs anciennes optiques fonctionnent également sur les boitiers à monture Z.
Oui mais non, en fait c’est plus compliqué que ça n’en a l’air. Seuls certains objectifs monture F (principalement les AF-S) fonctionnent avec cette bague. Nikon fournit un tableau pas tout à fait exhaustif sur le sujet et est particulièrement obscur lorsqu’il s’agit de parler des autres marques d’objectifs en monture Nikon comme Samyang, Sigma ou Tamron. Bref c’est compliqué. Heureusement il y a Internet.
Pour les Samyang et Sigma pas ou peu d’information sur la toile si ce n’est des bruits de couloir comme quoi cela fonctionnerait et même avec les optiques DX pour certains modèles. Pour Tamron tout dépend du numéro de série ou de la version du firmware.
Mais à quoi bon ce Tap-in puisque je travaille avec un D7200 et un D810 ? Tout simplement parce que depuis l’an passé, je me posais la question du passage à l’hybride et que j’ai franchi le pas en fin d’année.
Plusieurs options de modernisation s’offraient à moi en restant chez Nikon. La première consistait à ne rien changer, si ce n’est acquérir un zoom grand angle plein format. La seconde passait par l’achat d’un D850, le petit frère du D810. La troisième consistait à me lancer dans la gamme Z. J’aurai pu opter pour de D6 également, mais je doublais voire triplais d’un coup le budget alloué à l’opération.
Pour faire simple le D850 c’est un D810 plus moderne avec plus de pixels et un écran tactile orientable. Le modèle n’est pas tout neuf et coûte la bagatelle de trois mille euros neuf. Mais il faut l’avouer, c’est de la belle quincaillerie.
Le Z7 est l’hybride haut de gamme de chez Nikon avec quarante sept millions de pixels, comme le D850, sans doute un peu trop pour mon usage, d’autant qu’il coûte presque aussi cher que son homologue reflex avec une bague d’adaptation mais propose une électronique dernier cri et deux processeurs.
Reflex ou hybride ? Il y a un an je n’aurais sans doute pas hésité mais avec l’acquisition du Panasonic Lumix GX9 il y a quelques mois pour m’accompagner dans mes promenades, j’ai découvert les joies de la stabilisation cinq axes et me suis habitué au viseur à pixels. Je n’étais plus anti-hybride.
J’ai joué avec le Z7 et c’est un revendeur qui m’a convaincu de franchir le pas. Il m’a rassuré quant à la compatibilité de certaines optiques, m’a vendu les mérites de la luminosité de l’appareil, de sa stabilisation cinq axes et surtout m’a recommandé le Z6 plutôt que le Z7 étant donné l’usage que j’en fais au quotidien. C’est vrai que 47 Mo pixels pour un photographe du dimanche, c’est clairement de la confiture donnée aux cochons. Restait une chose qui me chagrinait dans la gamme Z, c’était cette carte mémoire Sony, alors je n’ai pas hésité lorsque Nikon est arrivé avec le tout nouveau Z6 II, proposant deux emplacements de cartes mémoires, dont un dédié aux cartes SD.
Du coup me voila avec mon cinquième boitier depuis que j’ai repris la photographie. Après mes premiers pas sur un Nikon D5100 emprunté au travail, je le suis offert un D7100 puis un D7200 et suis passé au plein format avec le D810. Puis j’ai testé l’hybride GX9 avant de passer au plein format Nikon Z6 II. Bien entendu je ne cherche pas à collectionner les boitiers. Je conserve deux boitiers plein format pour les concerts et le GX9 pour la promenade. J’ai revendu le D7100 à l’arrivée du D810 et je viens de me séparer pendant un week-end de folie le D7200 ainsi que des objectifs pour APS-C qui allaient avec, mais c’est une autre histoire.
Mais que va m’apporter le Z6 II à part calmer un caprice d’enfant gâté ? L’ouverture vers une nouvelle gamme d’objectifs de qualité encore plus cher signée Nikon, une stabilisation cinq axes, un boîtier très lumineux, une montée en ISO impressionnante, un écran tactile orientable, une nouvelle électronique et 300 grammes de moins dans la main.
Et que vais-je perdre avec lui ? La vision directe de la lumière captée par l’objectif, un Samyang 8 mm, le Sigma Art 18-35 mm ouvert à 1.8 qui fonctionnait à merveille mais avec moins de pixels, un Nikkor 18-140 mm passe partout, un Nikkor 24-85 mm pas terrible et un Tamron 70-300 mm fatigué. Je vais aussi perdre beaucoup d’argent car énervé d’avoir à acheté un Tap-In j’ai commandé le grip en même temps.
Salut Neo,
pour ma part je reste sur le D850 même si je lorgne sur la gamme Z.
La console tap-in est à mon sens obligatoire quand on a au moins un objectif G2 de Tamron, comme le dock USB quand on a au moins un Sigma C, A ou S. Même si on pense ne pas avoir besoin de micro-régler l’AF, sur un reflex il faut le vérifier et il n’y a quasiment aucune chance qu’il n’y ait rien à régler surtout sur 16 combos distance/focale, et finalement même pour de nouveaux reflex la mise à jour pouvait être nécessaire sauf qu’avant la console il fallait passer par un aller-retour au SAV…
Pour les 45MP, j’ai récemment fait quelques tests avec mon D850 confronté à mon D750, et franchement les logiciels de traitement comme Lr ou DxO (ou évidemment Photoshop) permettent de redimensionner les images avec une extrapolation de qualité qui permet d’obtenir des images de 45MP avec le D750 quasiment aussi bonnes que si elles sortaient du D850, surtout si l’optique est bonne (et oui, en fait les optiques haute qualité ont plus d’intérêt devant un capteur moins pixelisé ^^, en l’occurrence là c’est aussi le filtre passe-bas du D750 qui mange les détails mais Sony continue de mettre des filtres sur ces capteurs comme celui du Z6II). Si tu n’es pas convaincu, teste en redimensionnant tes images à 150MP, je l’ai fait et le résultat est bien meilleur qu’en zoomant à 300% sur l’image originale.
Du coup, tu peux faire la même chose avec ton 18-35 art, même si de base il sortira des images de 11MP tu peux toujours les redimensionner à 24MP.
Pourquoi garder le D850 s’il y a moyen de sortir des images de 45MP et même plus avec le D750? L’ergonomie, le viseur, le focus peaking pour les vieilles optiques AI-S etc. c’est clair qu’entre D850 et D750 il y a bien plus de différences qu’entre Z6 et Z7 😉 .
J’en suis à apprivoiser le Z et j’ai revendu tous les objectifs DX pour m’offrir le 24-70 2.8, je ne regrette pas, c’est un beau caillou et j’exploite tous le capteur. La gamme Z n’a pas que des avantages par contre. Les boutons de contrôle à gauche de l’écran me manquent et le capteur s’encrasse très vite comme je l’ai raconté dans un autre billet.
Oui, la gamme Z n’a pas que des avantages et le parc optique n’est pas encore complet, ce qui me retient de passer à l’hybride FF Nikon dès maintenant. En particulier pas encore de 70-200mm f/4 (et j’espère que Nikon prendra la même décision que Canon, un encombrement variable qui permet d’avoir un objectif replié compact), de 105mm macro et de 35/85mm plus compacts aussi (f/2 comme les derniers Sigma Contemporary sortis pour Sony). Il y a aussi la question de l’autonomie.
J’ai lu le billet sur la mésaventure avec le capteur, content que ça n’ait pas eu de fâcheuses conséquences pour toi. Pour ma part j’évite d’utiliser des bombes à air vers le capteur parfois ça envoie une sorte d’eau glacée justement, une poire suffit et au besoin bâtons fait exprès pour nettoyer le capteur comme tu l’as fait par la suite.
L’autonomie ça va avec le grip. Les optiques, à par le 24-70 et un 14 mm Samyang, je ne vais pas faire de folie. J’ai la bague FTZ qui me permet d’adapter le Tamron 70-200 et le Nikkor 200-500 et même mon doubleur. Du coup je couvre une belle plage optique.
Pour le nettoyage du capteur, j’ai lu que la poire était vivement déconseillée, car l’air envoyé est humide, pas sec comme avec une bombe spéciale (sauf si elle crache évidement). Maintenant ce sera les bâtons.
Le problème c’est qu’avec grip+bague on n’a plus les 300g de moins dans la main, on est même plus gros et plus lourd qu’un D850 qui n’a besoin ni de l’un ni de l’autre 😉 .
Du coup je préfère attendre des batteries plus puissantes et des optiques natives équivalentes à celles que j’ai déjà, quitte à switcher tout d’un coup plutôt que faire cohabiter les 2 systèmes en gardant les mêmes inconvénients.
Oui tout à fait, je n’ai pas pris le Z pour le poids, plus pour le plaisir de la nouveauté. De toute façon je mets toujours un grip, je n’arrive pas à m’en passer.
Ce n’est même pas que pour le poids, pour profiter de la monture Z il vaudra de toute façon mieux avoir des optiques natives et tant qu’on n’a pas d’offres des marques indépendantes comme Sigma et Tamron on reste quasiment limité aux choix et tarifs de Nikon qui pour le moment ne me conviennent pas suffisamment pour switcher. Il y a toujours l’option Sony mais je n’ai jamais été très fan de leurs boitiers et préférerais rester fidèle à Nikon.
Le FTZ permet justement de commencer la migration en douceur.
En gardant les mêmes inconvénients, donc 😉 . Si c’est pour avoir les mêmes optiques donc mêmes résultats, avec en plus possibilité d’incompatibilité, ou devoir ressortir une très grosse somme pour des 35 et 85 f/1.8 alors que je les ai déjà je préfère rester en reflex pour le moment. Le système Z est trop jeune à mon gout, on verra dans 3-4 ans parce que pour le moment le Z6 II coute presque aussi cher que m’a couté mon D850 :).
Salut Neo,
du coup depuis le temps j’ai aussi fini par switcher, mais vraiment switcher puisque j’ai revendu tout mon matériel reflex Nikon pour passer chez Sony.
J’ai fini par trouver un A7R IV en occas au prix d’un Z6II et pour tout dire une fois la majorité de mon matos Nikon revendu j’avais largement assez pour switcher totalement.
Pour Tamron nouveauté sur les dernières optiques qu’ils ont sorti, et qui devraient donc se retrouver sur les prochains, c’est qu’ils mettent un port USB dessus pour faire mise à jour et réglages personnalisées sans dock juste avec le logiciel gratuit.
Hello,
Je reste fidèle à Nikon, non pas pas religion mais pour ne pas avoir à changer mes habitudes et toute mon optique.
Ceci dit je regrette un peu le de Z6II à cause de la poussière qui se dépose sur le capteur au changement d’objectif.
Le Z9 corrige ce problème mais bon… Le prix est dissuasif.
Pour moi le switch était aussi pour pouvoir avoir des optiques identiques à celles que j’avais en reflex Nikon mais plus légères et compactes, j’ai remplacé le 70-200 G2 Tamron par le 70-180 f/2.8 (1.5Kg contre 810g) ou le 35 f/1.4 Tamron par le 35 f/1.4 Sony (815g contre 625g) par exemple.
Les habitudes…tant que le déclencheur et les molettes pour changer l’ouverture et le temps de pose sont sous les doigts ça me suffit, le reste je m’adapte 😉 .
J’avais aussi beaucoup entendu parler des poussières et tâches sur le capteur avec les hybrides Sony, honnêtement j’ai le boitier depuis un peu plus de 6 mois je ne l’ai pas encore nettoyé une seule fois, pas même un coup de soufflette, il n’y a aucune tâche pourtant je change régulièrement l’objectif, je fais juste attention de ne pas le placer face au vent quand je suis à l’extérieur et je l’oriente vers le bas.
C’est certain, une grosse perte de poids 😉
Je ne sais pas si c’est le Nikon Z, mais c’est un véritable problème pour moi les poussières.
Je fais très attention aux changements d’optiques, mais à chaque fois je choppe une poussière, et ça me gonfle à tel point que je reste presque tout le temps sur le 24-70.
J’utilise le D810 pour les autres optiques.
A priori c’est un problème que beaucoup de gens en hybrides, dans toutes les marques, constatent sauf ceux qui ont l’obtu qui se ferment évidemment. Moi franchement j’avais plus de poussières avec mes reflex, je dois être un alien lol.