Les vacances c’est fait aussi pour s’autoriser quelques folies comme par exemple passer des nuits blanches sous les étoiles.
Dimanche soir, alors que le mercure bouillait en plaine, j’ai pris la route du Champ du Feu, misant sur une fenêtre de ciel clair assez large.
Avec les nuits qui rallongent, je peux arriver sur place dès 20h30. Le temps de mettre le télescope en station, la nuit est déjà là et les premières observations peuvent commencer.
Sur la route près du village de Ottrot, j’ai croisé un renard curieux et en haut, au Champ du Feu, je suis tombé sur de nombreux astronomes amateurs. Il y avait deux Newton, un Cassegrain Schmidt, un Dobson et deux marcassins.
J’étais monté pour faire de longues séries d’images : un filé d’étoiles et du ciel profond. J’avais donc prévu un siège pliant en prévision des longues attentes. Car pendant que le Nikon travaille, il n’y a rien d’autre à faire qu’admirer le ciel.
Mon voisin le plus proche avait un énorme télescope Dobson équipé d’un miroir de 400 mm. Un instrument très particulier puisqu’il ne dispose d’aucune monture et qu’il faut le pointer vers les étoiles à la main.
Après une mise en station minutieuse, avoir lancé ma première série de photographies sur la nébuleuse planétaire de la Lyre et un filé d’étoiles centré sur la polaire, j’avais une demi-heure à tuer alors je suis allé rendre visite à l’heureux propriétaire du Dobson. Un télescope acheté sur le Boncoin pour une misère, un magnifique instrument très lumineux équipé en plus d’oculaires à grand champ.
Bref, ce que j’ai pu contempler dans don oculaire m’a ébloui comme les dentelles du cygne ou la nébuleuse Oméga.
Pendant que je faisais de l’astronomie visuelle avec mon voisin, le Celestron continuait à photographier le ciel profond, la galaxie M 51 des Chiens de Chasse et justement la nébuleuse M 17 du Sagittaire.
Lorsque Saturne et Jupiter furent assez hauts dans le ciel nous sommes passés au planétaire avec même un passage par Neptune. Nous sommes revenus au ciel profond avec la nébuleuse du Clown, la galaxie d’Andromede, l’amas M 15 et bien d’autres objets encore.
Lorsque mes trois cent clichés furent terminés, j’ai démonté le boîtier photo et nous avons utilisé le Celestron avec les oculaires grand champ de mon voisin. Maintenant, je sais ce que je vais m’offrir à Noël.
C’est là que l’heureux possesseur du Dobson m’a parlé du passage de IO devant Jupiter vers 4h du matin. Je pensais être couché depuis longtemps lorsque cela se produirait mais en réalité, il était déjà 3h30 du matin. Alors je suis resté admirer l’incroyable passage du satellite devant sa planète avec son ombre portée pas loin de la tâche rouge.
Après avoir démonté mon setup, salué tout le monde, je suis redescendu vers la plaine, profiter des dernières heures fraîches de la nuit. A 5h30 j’étais sous la couette. A 6h30 je buvais mon café. A 7h00 je commençais à développer mes photographies. Du coup, le livre lundi soir, je ne suis pas remonté dans les Vosges. J’ai attendu vingt-quatre heures avant de repartir.