Ce n’est pas parce que je ne suis pas allé les écouter au Noumatrouff à Mulhouse que j’allais faire l’impasse sur Meanwhile du groupe Klone. De toute manière, j’ai déjà écouté en live à La Laiterie ainsi qu’à la Maison Bleue à Strasbourg nos amis français qui signent aujourd’hui chez Kscope.
Comment décrire Klone à une personne qui ne les connaîtrait pas encore ? Il s’agit d’une formation metal alternative née en 1995 et qui, depuis Here Comes The Sun en 2015, a pris un virage plus mélodique, laissant derrière eux le growl.
Meanwhile, sorti cette année, est le digne successeur Du Grand Voyage. Des morceaux de quatre à six minutes pour un peu moins d’une heure sur lesquels s’invite beaucoup le saxophone. Un album à guitares dominé par le chant de Yann, une voix qui prend aux tripes, tout particulièrement en live.
Ceci dit, cette voix est également le talon d’Achilles du groupe, car Yann module assez peu ses cordes vocales. En gros il fonctionne sur deux modes, mélancolique papier de verre et colérique granuleux. Cela donne à leurs albums une fausse impression d’uniformité à laquelle le dernier opus n’échappe pas.
Deux morceaux se dégagent toutefois de l’ensemble : ‘The Unknown’ et le titre album ‘Meanwhile’, peut-être parce que le saxophone de Matthieu y est plus présent.
Meanwhile est un concept album qui nous livre des réflexions sur la société actuelle, présentant les plus belles comme les pires facettes du monde dans lequel nous vivons. Il nous appelle même à la désobéissance.
La superbe pochette signée Umut Recber représente un ciel tourmenté comme la musique de Klone, un nuage sombre en forme d’ours menaçant, la gueule grande ouverte, tous crocs dehors.
Leur musique a toujours un parfum américana western comme dans ‘Serenity’. Un son de guitare traînant propre aux grands espaces, cette voix assoiffée qui hurle dans le désert et une rythmique presque déconstruite par moment avec ses accélérations imprévisibles que l’on entend dans ‘Elusive’.
Meanwhile passe par des périodes plus apaisées comme dans ‘Apnea’ mais d’autres morceaux hésitent entre un couplet tranquille et un refrain tourmenté à la manière de ‘Night And Day’.
Après bien des écoutes, Meanwhile s’est enfin révélé, car il est vrai que son écoute n’est pas des plus immédiate et j’ai tendance à m’y égarer. C’est finalement ‘Elusive’ qui s’est détaché, un titre à l’écriture particulièrement originale lorsque l’on sait prendre le temps de l’écouter avec, entre autres, son introduction au saxophone.
Va-t-il rentrer dans mon top 2023 ? Il est trop tôt pour l’affirmer. Ce qui est certain, c’est qu’il mérite la découverte, en plus, il est sur Bandcamp.
Bonjour,
Je rebondis sur votre conclusion. En effet, un peu tôt pour être définitif, néanmoins et intuitivement, je sais que ce « meanwhile » se retrouvera dans mon top 5/ 2023. Depuis 2015, Klone, s’est réinventé (comme dirait l’autre…) avec 2 superbes albums, délaissant leur métal alternatif flanqué d’une voix growlée, au profit d’une musique beaucoup plus émotionnelle et captivante, qui se nourrit d’une mélancolie intarissable. Tout au long de ce merveilleux album, Klone affiche une fusion qui n’appartient qu’à lui, celle de la beauté et de la force. Chaque composition est un « grand voyage ». Selon moi et sans conteste, leur meilleur album à ce jour, doté d’une production sans faille, Klone, conduit par une voix prodigieuse et touchante, atteint ici, des sommets inouïs de nuances et de profondeur.
Bonjour Christophe,
Je ne serai pas forcément aussi enthousiaste, je crois que je lui préfère Le Grand Voyage tout de même. Mais il s’agit d’un très bel album sur lequel je vais revenir souvent certainement.
Cordialement
Bonsoir,
Pas en total accord, mais ce n’est pas bien grave. Tout comme ton ressenti à l’égard du dernier Katatonia que je ne partage pas. Pô grave non plus. Cela ne m’empêche pas de te lire régulièrement avec intérêt certain.
Bonjour Christophe,
A chaque fois il ne s’agit que d’un avis qui n’engage que moi bien sûr, et évidemment très subjectif.
Mais merci de continuer à suivre ces chroniques malgré nos divergences.
L’intérêt est toujours dans la diversité.
Cordialement