Si je n’aime pas beaucoup James et si je regrette le départ de barbe bleue, il faut quand même reconnaître à ces cinq ricains une furieuse maîtrise du genre et de la technique. Sorti de Metropolis Part I, Octavarium et de A Dramatic Turn Of Events, je ne suis pas vraiment fan, surtout si nous parlons de la bouse The Astonishing. J’ai pourtant toute leur discographie et même quelques live, car passer un Dream Theater à fond dans la maison chasse les souris, traumatise mon chat et emmerde les voisins.
Mais qu’est-ce qui m’a pris de l’acheter en vinyle cette fois ? Je ne sais pas, peut-être pour remplir mon quota mensuel de dépense. Bref me voilà avec une paire de godasses posées au bord d’une gigantesque faille dominant une mégalopole. A View From The Top Of The World, soixante-dix minutes de metal progressif technique à souhait. Sept morceaux dont le dernier et très long titre album, A View From The Top Of The World renoue avec les titres fleuves et l’instrumental. Un bon point car on entend assez peu l’abri de jardin bêler.
Bel artwork, galettes 180 grammes, CD en bonus et livret XXL, décidément le label Inside Out a encore soigné l’objet. Ils vont finir par devenir ma référence vinyle s’ils poursuivent sur ce chemin.
‘The Alien’ propose en ouverture, un long instrumental grandiloquent où guitares et rythmiques volent la vedette à tour de rôle. Puis Petrucci s’envole avec Rudess avant le second refrain pour nous en mettre plein les oreilles encore une fois. Une pièce longue de plus de neuf minutes qui met en appétit. Du grand classique furieusement efficace.
‘Invisible Monster’ et son couplet basse batterie marque également quelques points avant d’emprunter ensuite de surprenant chemins de traverse pour un groupe comme Dream Theater.
Je pourrai également vous parler de ‘Sleeping Giant’ à la section instrumentale éblouissante ou de la fabuleuse intro de ‘Awaken The Master’ mais il faut que je garde un peu de temps pour le titre album en trois parties qui occupe à lui seul la face B du second vinyle. Comment dire ? En fait, depuis ‘Octavarium’, je n’avais pas retrouvé ce souffle épique chez Dream Theater. Son ouverture synphonico metal cinématique annonce tout de suite un morceau hors norme qui ne sera pas bâclé en trois minutes. De fait, vous en prendrez pour vingt où guitares virtuoses rencontrent piano classique, violons, batterie effrénée, basse trépidante et claviers fous.
Magistral.
S’il n’y avait qu’un seul album de Dream Theater à écouter depuis l’arrivée de Mike Mangini, ce serait celui-ci. Bon à condition de supporter ce groupe bien entendu.
Teeshirt : Némo (parce les gars de Némo ne sont pas fans de Dream Theater justement)
De mon côté, j’ai immédiatement accroché. Quel travail sur les mélodies et le côté stratégique, on s’en prend plein la poire. Et quel bouquet final avec le titre éponyme, ça en est planant Un album vraiment réussi !
Oui absolument, c’est une belle galette, mais après ça reste du DT.
Toujours le même gars qui chante comme une gamate et les autres qui se déchaînent tant et plus dans une démonstration vite barbante pour un énième pavé indigeste du groupe.
Hou là, ça sent l’intégrisme musical tout ça très cher Eric.
Ben, vaut mieux ne pas écouter Dream Theater lorsque l’on aime pas le metal technique démonstratif.
Je n’aime pas Labrie qui hélas chante souvent faux en live, par contre je trouve que les mecs assurent dans l’étalage de notes et certains morceaux sont assez fabuleux.
Cordialement
Bonjour,
Je viens de revenir un peu sur votre blog et constate votre commentaire et me permets donc de vous répondre à propos d’abord à la formulation d »intégriste musical « .
Dès qu’on reconnait de la médiocrité dans une œuvre, celui qui l’aime vous taxe souvent et immanquablement d’ « intégriste musical ». Argument qui ne tient guère et que je pourrais même vous retourner. Car, en fait, vous semblez, sans réellement le dire, et avec une expression excessive et quelque peu péremptoire, ne pas admettre le fait que je ne puisse pas aimer ce disque. Et, même si tous les goûts sont dans la nature et que chacun se la joue selon sa sensibilité, sa culture (qui se doit d’évoluer quand même), il y a un moment où force est de constater que certaines choses proposées dans le rock et ses environs (comme celle-ci), même si l’objectivité n’existe pas, peuvent quand même particulièrement interpeller. On ne peut pas toujours se cacher derrière l’expression : « des goûts et des couleurs… »
En outre, en quoi, je vous cite « Les mecs assurent dans l’étalage des notes » est un argument en leur faveur. L’appréciation d’une musique n’est pas liée un phénomène de foire ou alors vous allez au concert pour autre chose que la musique et là, c’est un autre débat.
D’autre part si on veut porter un avis sur un album, comment faire si on ne l’écoute pas au moins une fois ?
Au final, malgré vos goûts musicaux, disons « différents » (pour faire dans le doux euphémisme), j’apprécie votre prose.
Bonne fin de journée
Bonjour Eric, si si bien entendu tu peux ne pas aimer le disque. Je trouvais juste ton jugement un peu radical. Mais même si je ne suis pas un fan du groupe, je leur reconnais quelques qualités. Les musiciens sont d’excellents techniciens et ils ont le sens de la composition.
Cordialement