La mode du vinyle est de retour. Bleu, blanc, rouge, vert, translucide, gris et même parfois noir, ils se déclinent à nouveau sous toutes les couleurs.
Mais pourquoi revenir à ces galettes croustillantes et encombrantes à l’ère du numérique ? Une réaction au mp3 castrateur de fréquences ? La nostalgie des manges disques ? Ou simplement le plaisir de l’objet ?
Ce qui est certain c’est que l’audiophilie est de retour avec les défenseurs de l’analogique, des amplis à tubes, du coaxial et du 33 tours. Je ne vais pas rentrer dans le débat cherchant à déterminer qui du CD ou du vinyle possède la restitution la plus fidèle. Ce qui est par contre incontestable, c’est que les deux supports ne restituent pas la musique de la même manière.
Mais mon propos n’est pas là. Surfant sur cette mode, de nombreux labels et artistes proposent des éditions vinyles et de plus en plus de CDs se calent sur les 45 minutes réglementaires d’un 33 tours.
Mon propos est de parler de la qualité de ces galettes nouvellement pressées. La demande est en pleine explosion et l’offre bien inférieure. Presser un vinyle correctement nécessite un grand tirage pour atteindre une qualité de produit acceptable, certains disent même qu’il faut jeter les 1000 premiers exemplaires. Bien entendu, les artistes indépendants que je côtoie et qui rêvent d’avoir leur galette, ne vendent généralement pas la moitié de ce nombre de disques. D’où un problème, une grande partie des pressages actuels sont de piètre qualité, certains sont même exécrables. Du coup est-ce que cela vaut vraiment la peine d’en acheter ? L’objet est souvent beau, encore que les artistes font de plus en plus d’efforts aujourd’hui pour proposer des digipacks attractifs avec de beaux livrets. Mais le son est-il toujours à la hauteur d’un CD ? Pour ma part j’achète le vinyle pour l’objet mais je double la commande du CD quand celui-ci n’est pas inclus avec. Du coup la facture est douloureuse, mais quand on aime…
Le meilleur pressage que j’ai à la maison date de 1973, Dark Side Of The Moon de Pink Floyd. Un autre qui tient bien la route, même s’il ne peut se comparer au précédent. Il date de 2016, Transcendence de Devin Townsend. Le pire que j’ai en stock, date de la même année, Unprecedented de Marcela Bovio. Pourtant le CD est sublime, croyez-moi. J’ai même demandé à ce que l’on m’envoie un nouvel exemplaire tant le son du 33 tours était atroce . Peine perdue, le second était hélas comme le premier, épouvantable.
Alors faut-il encore acheter des vinyles à petit tirage ? A vous de voir.