Un incroyant, par jeu, avait déposé un matin sur mon bureau, cinq cent grammes de ces boules roses recouvertes de sucre rouge aussi appelée tsointsoin, où quelque chose d’approchant. Il n’aurait pas du douter, homme de peu de foie. Quand il est repassé deux heures plus tard, ne restaient qu’un emballage plastique vide et quelques grains de sucre rouges éparpillés devant mon écran d’ordinateur. J’avais tout avalé. Beurp ! Même pas malade.
L’incroyant incrédule a recommencé une nouvelle fois l’expérience, cette fois façon guimauve rose version XXL. Il a perdu. Après, je n’ai plus jamais trouvé de paquet sur mon bureau, même pas joueur le gamin. Pffff.
Le mix mondial est mon pire péché mon père, je le confesse. Des années durant, je gardais précieusement une boite dans la cuisine, une par semaine, pas plus, dosant le plaisir, le partageant avec mes enfants, histoire de les initier aux plaisirs interdits.
Colorants, acide citrique, conservateurs, sucre, gélatine, sirop de glucose, acide malique, gomme, arômes artificiels, que du bon, des mois de travail assurés pour ma dentiste et mon nutritionniste.
Puis mon grand est parti pour Marseille. Déprime ou résolution ? J’ai vidé la dernière boite et n’en ai plus acheté. Septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février, mars, avril. Du jamais vu !
Les dents n’allant pas mieux pour autant, pas plus que les migraines, en passant au rayon douceurs pour prendre du chocolat à mes drogués, j’ai contemplé cette Happy’Box qui me tendait les bras et j’ai replongé.
La boite est dans la cuisine mais je suis seul à en manger. Pas des World Mix, ils ont du arrêter leur production en septembre dernier j’imagine, une autre boite, plus grosse, 600 g de bonheur. Une seule boite par semaine bien entendu. Mais je suis seul à en gober maintenant, donc il faut que j’en avale trois fois plus pour tenir le rythme hebdomadaire. Pas de problème, j’assure ! Un vrai athlète. Rien ne m’arrête malgré le manque d’entraînement. Tétine, alligator, nounours, bouboule, étoile, cœur, je mange tout.
Pourquoi je vous raconte tout ça me demanderez-vous ? Parce que la boite est vide, et que les magasins sont fermés. Si par mégarde, un de ces plantigrade en gélatine jaune traîne par terre, dans la rue, je devrais me faire violence pour ne pas le ramasser et le mettre à la bouche.
Car oui, je l’avoue, j’en suis là.