Un idéaliste prit un jour la parole, entouré de notables cyniques. « La planète se meurt. » dit-il, « Nous devons réagir ! ». Son discours enflammé fut suivi de quelques applaudissements sporadiques et de nombreux regards désabusés. « Revenons au prix du baril de pétrole, si vous le voulez bien messieurs, mesdames. » continua le maître des lieux.
Mais que faisait-il dans cette assemblée ? Pourquoi avait-il accepté de les suivre, de se compromettre ? Croyait-il réellement qu’il pourrait influer sur la trajectoire de l’immense bulldozer économique en marche depuis des mois ?
Les espèces disparaissent, les températures augmentent, la banquise se fracture, l’eau potable vient à manquer, des catastrophes écologiques secouent la planète et Gaïa se meurt.
Populaire ou non, son message n’a pas été entendu, ou si peu. Qui accepterait de changer radicalement ses habitudes dans l’espoir d’influer un temps soit peu sur la hausse d’un mercure excellente pour les hôteliers ? Après des millénaires, pourquoi la planète, notre éternel refuge, serait-elle sur le point de mettre en péril nos existences. La septième extinction ? Foutaises !
Le petit homme idéaliste, écoeuré par ses compromis, a rendu son tablier. Il croyait qu’il serait écouté, il n’a été en réalité utilisé que pour donner bonne conscience à un gouvernement.
Le petit homme vient d’être remplacé. La planète va-t-elle se porter mieux pour autant ? J’en doute, mais en attendant, j’ai un nouveau patron.