Pothamus au P8

Sur les conseils avisés de Alias et de Alice j’ai écouté l’album Abur du groupe belge Pothamus. Et j’ai été conquis. Hasard du calendrier, le groupe se produisait au P8 à Karlsruhe le vendredi 11 avril avec le groupe, également belge, HEMELBESTORMER.

Ni une ni deux, j’ai contacté la salle pour savoir si je pouvais venir faire des photos, et Bert m’a répondu par la positive. Muni de mon billet, du Nikon Z8, du nouveau 70-200 et d’un 24-70, je suis parti à Karlsruhe, une petite heure de route sans embouteillage pour une fois.

En arrivant Bert m’accueille, me donne les consignes et m’indique que pour Pothamus je pourrais monter sur scène pour faire des photographie. Cool !

Surprise, le P8 n’a pas ouvert la grande salle et c’est face au bar, sur une scène de quatre mètres par quatre, que va se dérouler la soirée. Je n’ai pas l’air con avec mon objectif 70-200 de compétition, dire que j’ai failli ne pas apporter le 24-70.

Alors que je déguste une bière avant d’attaquer les photos, Mattias M. Van Hulle, le batteur de Pothamus vient me voir pour me dire que c’est cool que je puisse faire des photos et que je peux monter sur scène tant que je ne fous pas le bordel dans les câbles. Vraiment cool. Mais comment lui expliquer que vu la taille de scène, je ne vais pas jouer à ça. Déjà, j’ai pour habitude de me faire oublier des musiciens et du public lorsque je photographie, ensuite, je me vois mal m’installer au milieu des musiciens sur une scène si petite.

Les lumières s’éteignent et le trio belge, après avoir brulé de l’encens, se lance dans dans shoegaze psyché complètement fumé du paillasson. D’ailleurs en parlant de fumée, la salle nage dans un brouillard dense et la scène est vaguement éclairée par quelques rares projecteurs.

D’ordinaire je m’autorise de monter jusqu’à 4000 ISO pour photographier, là je vais devoir monter à 10000 ISO et même ainsi je serais toujours en panique pendant la soirée. Une purée de poix. Alors désolé pour la qualité des photographies.

J’ai l’impression que Pothamus joue de manière plus soft en live qu’en studio avec moins de growl et plus de transe chamanique. Personnellement, cela me va parfaitement. Chaque musicien semble plongé dans son trip, surtout Sam Coussins, le chanteur et guitariste du trio. La section rythmique, tout particulièrement la batterie est ce que je préfère dans leur musique et là elle est carrément habitée. Après je suis assez mal placé pour profiter pleinement du son car la petite salle est bien remplie, alors je me suis casé dans un coin histoire d’avoir un champ dégagé.

Pothamus joue quasiment sans interruption leurs titres à rallonge, sans s’adresser une seule fois au public, plongés dans leur trip et les volutes épaisses de la machine à fumée. Moi, tant bien que mal, j’arrache quelques images à ce fog londonien irrespirable. Je recherche les rares éclaircies et les rayons de lumière pour capter un visage, une silhouette ou Michael Lombarts, le bassiste, qui est le seul à occuper la scène.

Leur set se termine trop vite à mon goût, en partie parce que je n’ai qu’une petite vingtaine de photos potentiellement exploitables et que j’aime beaucoup leur univers sonore.

Ils laissent la scène à HEMELBESTORMER, un quatuor instrumental de post-rock plus âgé et assez épais que j’ai rapidement survolé avant de venir au concert. Comme s’il n’y avait pas assez de brouillard, la technique en rajoute une couche. Cette fois, on ne voit pas à deux mètres. Les musiciens ont mis en place deux panneaux lumineux ésotériques qui encadrent le batteur et ils projettent des images de l’espace sur le fond de la scène.

Bon, vous savez, je ne suis pas post-rock, alors j’ai quelques craintes. Pourtant le mur de son répétitif des belges finit par chatouiller mes bouchons d’oreilles et je rentre dans leur prestation assez virile. Pour les photos, je suis carrément à la ramasse avant de trouver un réglage pour que l’autofocus fonctionne à minima et accroche quelque chose. Il fait sombre, les mecs bougent et c’est la purée de poix. Je me concentre sur un des guitaristes, celui qui est le plus proche de moi, faute de pouvoir attraper le batteur totalement noyé dans la fumée ou de choper l’ensemble du groupe.

Finalement j’aime bien leur univers musical et en rédigeant ce live report, j’écoute leur album Collide & Merge sorti en 2021. Le groupe joue jusque 23h30 et à la fin Bert me fait monter sur scène pour que je fasse une photo de la foule en liesse. J’ai fait ce que j’ai pu. Désolé Bert…

Après le concert, une fois le matériel remballé, je vais au stand de merch m’offrir Abur en vinyle et un teeshirt pour faire bonne mesure. Je devais revoir Mattias avant de partir pour échanger nos coordonnées mais il était pris dans une conversation avec les musiciens de HEMELBESTORMER et je n’ai pas voulu les déranger. J’espère qu’il recevra les photos.

Ce fut un chouette concert même si j’ai quand même bien galéré avec les photos. Grace au P8 je découvre régulièrement des groupes sympas qui sortent des sentiers battus et en plus j’ai mes entrées pour faire des photos ce qui devient assez compliqué de nos jours. Je vous recommande la salle et sa programmation. En plus les bières ne sont pas cher.

Les photos de Pothamus sont à découvrir sur mon compte Flickr comme celles de HEMELBESTORMER.

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