Injoignable

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Il n’y a pas si longtemps, la copine d’un ami a essayé de me contacter pour obtenir des photos de concert en plein format pour lui faire un cadeau. 

Ne pouvant demander mes coordonnées au gars en question, puisque c’était une surprise, elle a tenté de me joindre via les réseaux sociaux, mais sans succès.

Pourtant je suis présent sur de nombreux réseaux sociaux : Facebook, Instagram, Mastodon, Blue Sky, WhatsApp, Messenger et trois Flickr, oui trois… J’ai également trois sites web et quatre adresses email. Si avec ça je ne suis pas joignable…

En réalité, j’ai tout fait pour que l’on ne puisse pas me contacter. Sur les sites web, mon téléphone et mon adresse email ne figurent nulle part et je n’ai pas installé de formulaire pour me contacter. Tout au plus est-il possible de poster un commentaire sur mes deux pages WordPress.

Sur la page Facebook, j’ai supprimé le bouton contacter, sur Flickr il faut disposer d’un compte pour pouvoir contacter quelqu’un et les réseaux Mastodon et Blue Sky restent tout de même assez confidentiels pour que peu de personnes me recherchent dessus.

Je ne suis pas totalement invisible, par contre je suis relativement injoignable. Et c’est volontaire.

Lorsque le webzine Neoprog existait encore, je recevais de nombreuses sollicitations par mail, messages et SMS pour me proposer des albums, des interviews, des concerts ou même me demander des informations afin d’organiser une tournée en France. Ça n’arrêtait pas. Alors j’ai décidé de disparaître, histoire de ne plus être sollicité.

Malgré ces mesures radicales, je reçois toujours quelques demandes, mais cela n’a rien de comparable avec la grande époque. D’ailleurs ça me manque presque, j’avais l’impression d’être important… Bref passons… Certaines promotions arrivent encore directement par la Poste mais elles sont de plus en plus rares, d’autres par mail et le plus souvent dans les commentaires des réseaux sociaux et de WordPress. Cela ne représente plus qu’une sollicitation par mois au maximum à laquelle je réponds toujours poliment mais fermement pas ‘non merci’. 

Dernièrement un groupe de prog d’Amérique du Sud a réussi à me contacter sur Flickr et sur le blog pour m’inviter à écouter sa musique. Ils devaient être désespérés. 

Tout ça pour dire que si vous avez essayé de me contacter un jour ou l’autre sans succès, ne vous en voulez pas, je travaille activement à ce que ce soit difficile. Je ne chronique pas de promotion, je ne fais plus d’interview, je ne me rends qu’aux concerts qui m’intéressent et je demande tout seul mes accréditations photos. Cela nuit certainement à ma visibilité sur la toile mais est-ce bien important ?

Quant aux copines qui veulent imprimer des images que j’ai photographié, je leur rappelle tout de même que tous mes clichés sont sous copyright et que donc interdits de reproduction, modification, utilisation, sans une autorisation expresse de ma part pour les utiliser, surtout lorsqu’on les re cadre pour couper la signature. Vilaine fifille !

Royal Sorrow – Innerdeeps

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Bon, les groupes de métal progressif mélangeant chant clair, djent, électro et pop, j’en ai clairement ma claque, sauf si vous me parlez de Voyager, Leprous ou Vola. Alors pourquoi vous présenter Royal Sorrow aujourd’hui, sérieusement ?

Tout d’abord parce que je n’ai plus rien en stock et qu’il fallait bien trouver un album pour cette semaine. Ensuite parce que je n’ai jamais chroniqué ce jeune groupe de metal. Normal vous me direz, puisqu’ils signent ici leur premier disque chez Inside Out. Enfin parce que malgré son côté commercial, Innerdeeps tabasse pas mal.

Innerdeeps est une galette de trois quarts d’heure contenant dix titres de trois à cinq minutes. Sa musique se rapproche comme mentionné plus haut de Leprous, Voyager, Vola, Tesseract et compagnie, savant mélange de gentil poutrage, de refrains mélodiques, de touches électro, le tout joué par trois gamins.

Markus chante et joue des guitares, Eero est à la basse et Janne cogne sur la batterie. Vocalement, pas de growl qui déchire les oreilles. A la place, c’est un chant clair médium un peu énervé qui domine avec des chœurs à profusion.

La batterie offre un service sur mesure, parfois un rythme paresseux minimaliste, parfois un toucher électrique ébouriffant. Quant à la guitare et la basse, elles se calent sur ce tempo à géométrie variable. Les guitares s’offrent en plus du djent de ‘Survival Complex’, quelques envolées lyriques comme dans ‘Samsara’. Il y a également des claviers à tendance électro qui complètent l’ensemble.

Tout cela est très bien joué, le trio connaît son affaire, mais ne nous mentons pas, c’est archi-classique. Niveau prise de risque et innovation, Innerdeeps risque de vous décevoir. Ceci posé, je trouve ‘Metrograve’ assez réussi avec son effet métronomique en introduction et le poutrage de ‘Survival Complex’ est des plus efficaces. Ce sont les deux titres qui sortent vraiment du lot sur l’album Innerdeeps. J’aurais aimé qu’il y en ait plus du même tonneau.

Le côté pêchu de l’album vient à la fois de la voix et de la musique. Si Markus use le plus souvent de chant clair, il force sur ses cordes vocales de temps à autre, toujours à la limite scream sans pousser jusqu’à la grosse voix, énervant quelques secondes un titre qui aurait pu rester gentillet.

Innerdeeps est une belle entrée en matière pour le jeune groupe Royal Sorrow. Il manque toutefois de personnalité, comme bien souvent, en restant largement influencé par ses modèles.

Si vous aimez le métal prog à la manière de Leprous, allez les découvrir.

Messa au Grillen

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Mardi 7 octobre, le groupe italien Messa jouait au Grillen à Colmar.

J’ai déjà eu l’occasion de les écouter en live au P8 il y a deux ans et je vous ai récemment parlé de leur excellent album The Spin sorti cette année, un vinyle qui a de fortes chances de figurer dans mon top 2025.

J’adore cette chanteuse brune vêtue de noir chaussée de talons hauts sur scène qui m’ensorcèle avec sa voix fabuleuse. Et j’adore leur musique psyché stoner qui se bonifie d’album en album. Bref, j’adore ce groupe.

J’allais au concert avec deux compères, Sébastien et Jean-Nicolas, bien décidés à ne pas conduire pour profiter des bières du Grillen. Du coup, j’ai transporté deux alcooliques anonymes. 

J’avais demandé une accréditation photo quatre jours auparavant, mais je n’ai reçu la réponse positive que le jour J à 15h, alors que j’étais au travail. J’avais rendez-vous avec mon kiné en sortant du boulot et les portes du Grillen s’ouvrait  à 19h ce qui m’a laissé un petit quart d’heure pour préparer mon matériel photo et manger quelque chose avant d’aller récupérer mes deux zozos. Autant dire que j’étais à cran.

Le trio de doom stoner colmarien Supertzar ouvrait le bal avec un son musclé et une batterie déchaînée. Si j’ai bien compris, ce concert sera l’un de leurs derniers, d’après que qu’a dit Bruno le chanteur guitariste du groupe. Dommage, parce que leur musique fonctionne bien et ils assurent en live. Je dis ça, mais bon, après trois morceaux, j’avais ma dose, ce genre de compositions restent relativement répétitives pour un proghead habitué aux morceaux alambiqués.

Installés au bord de la scène, les trois chevelus faisaient face au public venu nombreux ce soir-là. Bruno à gauche, Jules au milieu derrière sa batterie et Jonas à droite avec sa basse. Gros sons graves, batterie explosive, guitare chargée et chant clair, le groupe a livré un set assez long, jouant des morceaux de plus de sept minutes. Honnêtement, passé la moitié du set, j’ai commencé à trouver le temps long, déjà parce que j’avais mes photographies, ensuite parce que la musique ne m’emballait pas plus que cela.

Mais après un dernier titre et une rapide mise en place, c’est Messa qui s’installe. Bon et je crois que vous l’avez compris, je suis amoureux de leur chanteuse et de leur musique. Le groupe va jouer un large répertoire, avec une belle place au dernier album The Spin, mais pas que. Sara, entre deux gorgées de bière, chante comme une déesse sur ses talons aiguilles. Alberto, le guitariste timide, au look de Ringo Starr, nous livre des merveilles sonores tout en discrétion alors que Marco, à la basse, installé presque en face de moi, est nettement plus démonstratif sur scène. Reste Rocco, au fond de la scène, quasiment dans l’obscurité, qui donne le tempo au quatuor italien.

Le public est chaud bouillant. Un bonhomme torse nu et ventripotent aux cheveux blancs s’agite comme un diable au premier rang (il trinquera avec Sara amusée par tant d’enthousiasme), un photographe hésite entre hurler et prendre des photos (je suis un peu dans le même cas) et mes compagnons de route boivent des bières. Pour ma part j’arrive à me faufiler dans la foule mouvante pour changer d’angle de vue, m’éloigner du gros son du premier rang pour mieux profiter de la voix près de table de mixage.

Je serai plusieurs fois en galère avec mon appareil photo. Comme dit plus haut, je n’ai pas eu le temps de le préparer avant de partir et certaines limitations que je m’impose en concert au matériel sautent pendant cette soirée. Souvent, je monte beaucoup trop haut en sensibilité, ce qui donnera des image quasi inexploitables pour certaines. Je n’ai pris qu’un boîtier, faute de temps pour préparer celui qui me sert principalement pour réaliser les vidéos des chroniques. Cela va m’obliger à des changements d’objectifs acrobatiques en plein salle de concert. Mais malgré toutes ces galères, je suis assez content des photos de Messa même si je me suis un peu trop focalisé sur la chanteuse.

Le son n’était pas génial devant la scène, trop de basses et les voix qui étaient noyées dans les décibels. Mais en allant au fond de la salle, le rendu était nettement meilleur, surtout pour le Grillen qui est une salle qui ne brille pas par son acoustique. C’est près de la porte de la sortie que j’ai profité de la fin du concert de Messa, histoire d’écouter de la musique et ne plus faire de photographies.

Le concert se termine vers 22h30, soit trois heures après son début. Cela tombe bien, car demain, je travaille et il faut que je ramène mes deux passagers à domicile avant de me coucher (c’est sur la route). La prochaine date programmée dans mon calepin est le 25 octobre Chez Paulette avec Mystery et si je peux, le 17 octobre avec Antimatter à Karlsruhe, mais pour l’instant j’ai d’autres obligations astronomiques.

Merci à Headbang et à mes deux passagers qui ne m’ont même pas offert une bière.

Toutes les photos de Messa sont ici.

Et les photos de Supertzar sont ici.

En Maillot de bain

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Pendant les vacances, notre choix de location se porte presque exclusivement sur des logements à proximité de la mer, genre à cinq minutes à pied du sable fin.

Nous adorons nous baigner après une longue promenade et nous détestons rester sur le sable à griller comme des sardines. Nous allons à la plage, posons nos affaires, plongeons dans l’eau et lorsque nous nous sommes rafraîchis, nous sortons de l’eau, reprenons nos affaires et rentrons chez nous. 

Du coup nous allons à la plage pieds nus, vêtus d’un teeshirt et d’un maillot de bain, les clés à la main.

Cette année n’a pas fait exception. Une petite route goudronnée nous conduisait tout droit à une charmante plage peu fréquentée du golfe de Saint-Florent en Corse.

Après notre randonnée matinale et notre balade de milieu d’après-midi, nous allions  toujours piquer une tête dans la grande bleue parce, lorsque le mercure atteint les trente degrés, plonger dans l’eau est un réel bonheur.

Le second jour des vacances, après une virée au Cap Corse, nous nous sommes changés pour courir à la plage. Il était dix-heures passées, la plage était quasi déserte, mais qu’importe. L’eau était délicieusement bonne et après le soleil brulant de la journée, cela faisait un bien fou.

Après la baignade, pieds nus, en maillot et trempés, nous sommes revenus vers la maison de vacances où nous allions pouvoir nous doucher et nous habiller plus chaudement. 

C’est en glissant la clé ornée d’un ironique trèfle à quatre feuilles dans la serrure, que nos problèmes ont commencé. La clé de l’appartement tournait à vide. Après plusieurs tentatives, il a bien fallu se rendre à l’évidence, la serrure avait rendue l’âme.

Il était dix-neuf heures passées. Nous étions dehors en maillots de bain humides. Nous ne disposions pas des coordonnées du propriétaire. Nous n’avions pas de téléphone, pas les clés de la voiture, pas de vêtements et nous étions enfermés dehors. 

Evidemment nous avions pensé, avant de partir, à bien fermer les fenêtres, clore les volets et comme de bien entendu, l’appartement ne possédait qu’une seule porte d’entrée. Il nous était techniquement impossible de nous glisser à l’intérieur de la maison sans fracturer une porte fenêtre.

Je suis donc parti, juste vêtu d’un caleçon de bain et d’un teeshirt, en quête de la propriétaire qui gère un domaine viticole un peu plus haut. 

C’est dans ces moments là que l’on goûte tout le charme des vêtements secs et des chaussures. Parce que pieds nus sur des gravillons, en slip de bain mouillé au soleil couchant, même en Corse en septembre, cela n’est guère confortable.

La boutique de vente du domaine était fermée à cette heure là mais j’ai tout de même tenté ma chance en appuyant sur la sonnette. Et là miracle, la propriétaire est apparue à une fenêtre à l’étage quelques secondes plus tard. Nous rejouions la grande scène de Roméo et Juliette.

La dame d’un certain âge est descendue à notre secours avec un second jeu de clés qui s’est avéré aussi inutile que le premier. Elle a alors contacté au téléphone son bricoleur attitré qui gère les petits travaux dans ses résidences. L’homme est arrivé quelques minutes plus tard et a réussi à ouvrir la porte comme un serrurier professionnel. 

Nous étions sauvés ! Pendant que nous prenions une douche chaude et enfilions enfin des vêtements secs plus adaptés à la fraîcheur du soir, il a remplacé la serrure défaillante avant de nous laisser profiter de la soirée à l’intérieur de la location.

Evidemment avec tout ça j’ai loupé un magnifique coucher de soleil sur la plage mais comme la journée avait été bien remplie avec une randonnée pédestre le matin, la visite d’un village l’après-midi et deux baignades, ça n’était pas si grave.

Green Carnation – A Dark Poem Part I : The Shores of Melancolia

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C’est Stéphane Gallay de Radio Erdorin qui m’a fait découvrir le groupe Green Carnation avec l’album Leaves of Yesteryear il y a cinq ans. Je ne l’avais pourtant pas chroniqué ici, je ne sais plus pour quelle raison, peut-être simplement parce que je n’avais rien à apporter de plus à la chronique de Stéphane. Mais avec la sortie du premier album du triptyque A Dark Poem, j’ai décidé de prendre ma plus belle plume pour vous en parler.

Déjà commençons par les présentations : Green Carnation est un groupe de métal progressif norvégien né en 1990 donne tout d’abord dans le death. La formation actuelle date de 2014, car l’histoire de Green Carnation a été quelque peu mouvementée. 

D’ailleurs je me suis aperçu, en effectuant des recherches pour cette chronique, que j’avais un de leurs albums de la première période, Light of Day, Day in Darkness, sorti en 2001, deux titres épiques respectivement long de trente-deux et vingt sept minutes. Aujourd’hui, leur univers musical me fait penser à celui du groupe Arena avec un son musclé chargé de claviers et un chant théâtral proche de celui de Paul Manzi. 

En parlant de chant, Grutle Kjellson de Enslaved vient hurler sur ‘The Slave That You Are’, cassant la routine tranquille de Kjetill Nordhus. Et puisque l’on en est aux artistes invités, vous entendrez également Ingrid Ose à la flûte sur deux titres et les percussions de Henning Seldal dans le dernier morceau ‘Too Close to the flame’.

J’ai parlé des claviers et du chant mais il serait cruel de passer sous silence l’incroyable jeu de Tommy qui opère derrière les fûts. Une batterie aux rebondissements fabuleusement progressifs comme dans ‘In Your Paradise’.

L’album de quarante-deux minutes contient six morceaux de cinq à neuf minutes. C’est court, mais à ce rythme là, si les gars arrivent au bout de la trilogie, celà donnera un concept album de plus de deux heures quand même.

Avec ce premier opus intitulé The Shores of Melancolia, Le groupe nous embarque pour un voyage fantastique dans la noirceur de l’âme humaine.

The Shores of Melancolia est sombre, violent, progressif, épique. Tout en gardant une belle unité narrative, il alterne les atmosphères musicales avec des tonalités orientales comme dans le titre album ou du heavy dans le titre final.

Comme dit juste au dessus, le thème de l’album n’est pas franchement bisounours. Si vous faites l’effort de lire les paroles, vous verrez que ça ne rigole pas. Voyez vous-même  : “La fin est proche, les victimes, les adversités sont là …  les accidents, les décès, les calamités sont là… le destin, la misère, l’exigence sont là… l’effondrement est proche, l’urgence, le cataclysme est là”.

Je n’ai trouvé qu’un seul reproche à faire A Dark Poem Part I, son illustration. Franchement, elle ne me plait pas, disons qu’elle ne me donne pas envie d’acheter l’édition vinyle. Il y a de l’idée pourtant, cette cape étoilée, ce ciel doré et le motif des vagues que l’on retrouve un peu partout sauf dans le ciel. Mais bon, je n’aime pas.

Bref, sorti de ce petit détail, le dernier Green Carnation pourrait réconcilier les progeux et les métalleux sous une même bannière, celle de The Shores of Melancolia.

Je ne peux que vous le recommander chaudement.

Astrevise

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Après avoir dévoré le premier tome de Skyward, je n’ai pu résister à attaquer sa suite, Astrevise.

Pour rappel, Skyward raconte l’histoire de Spensa, une jeune fille vivant sur la planète Détritus, qui dans le premier volet de la saga, devenait pilote de chasseur spatial. Un roman façon Top Gun dans l’espace.

Spensa a gagné ses ailes de pilote et grâce à ses talents cytoniques, elle est capable de se mouvoir dans l’hyperespace, même si elle ne sait pas trop comment faire. C’est ce qui va la conduire sur la planète Astrevise, le repère des Krell, déguisée en extraterrestre, pour découvrir les secrets des hyper propulseurs.

Comment les méchants Krell voyagent-ils donc dans l’hyperespace ? Vous le saurez en lisant le premier livre de la saga… Oui parce que la grande révélation de Astrevise, saute aux yeux au début du premier roman. Un vrai pétard mouillé.

Spensa revêtue d’un hologramme pour se faire passer pour l’extraterrestre Alanik, cela ne tient vraiment pas la route. Son infiltration dans la société Krell encore moins, alors 661 pages où Brandon Sanderson nous raconte la société Krell, les manigances politiques de deux factions (Winzik contre Cuna) et son entraînement (encore) au combat spatial avec d’autres aliens, a eu beaucoup de mal à me convaincre cette fois.

Sur Astrevise vous allez rencontrer de nombreuses races extraterrestres. Certaines sont originales comme ce nuage de vapeur invisible qui produit des odeurs pour exprimer ses émotions ou bien le mode de reproduction sélectif des Krell qui permet de tester ses futurs enfants et de les améliorer avant qu’ils ne naissent (j’en ai rêvé mais c’est trop tard). Il y a aussi les Fouilleur, ces énormes entités venu de l’espace et qui dévorent les mondes. Sorti de cela, le roman manque cruellement d’intérêt. Ah si j’oubliais, la morale de se pavé, le monde n’est pas noir ou blanc.

Je ne lirai pas la suite de la saga, je vais revenir à des romans qui sont plus de mon âge. Parce à presque 60 ans, il est tout de même difficile de penser comme un pré ado.

Saint-Florent

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Il y a des années de cela, nous avions entrepris en plein mois d’Août un tour de Corse en camping avec celle qui allait devenir mon épouse. 

C’était notre second voyage sur l’île de beauté. Une longue traversée en bateau de nuit, une vieille voiture, une tente canadienne, un réchaud, deux sacs de couchages, des Bolino, nous étions partis d’Ajaccio pour remonter la côte Ouest, Porto, Calvi, Saint-Florent, Bastia…

Plus de trente ans plus tard, nous sommes revenus pour la première fois à Saint-Florent, après de nombreux séjours en Corse. Cette fois, c’était en avion, avec voiture de location, un appartement confortable en bord de mer, de la Copa, du Bruccio, quelques bières corses, bref un tout autre standing. 

Nous nous souvenions de Saint-Florent comme d’un charmant village en bord de mer avec ses embarcations de pêche, sa citadelle et ses maisons colorées. 

Lorsque nous avons arpenté les ruelles de la ville, peu après notre installation, nous n’avons rien reconnu, si ce n’est l’antique citadelle. 

Des hôtels avaient poussé un peu partout autour du vieux village et un gigantesque port avait remplacé la petite digue de pierre qui abritait quelques embarcations. Les rues s’étaient remplies de boutiques et de restaurants à touristes et le désert des Agriates, paradis sauvage à l’ouest du village, était devenu le repère des 4×4 pour touristes et des hors bords déversant sur les plages leurs hordes de maillots de bains empestant l’ambre solaire.

Le golfe est toujours magnifique et le côté Est reste relativement épargné par le tourisme de masse. Par chance, c’est là que nous avions trouvé notre logement.

Cela ne nous a pas empêché de passer de belles vacances au bord de l’eau avec quelques escapades au cap Corse, à Corte et même dans le désert des Agriates, mais sans 4×4 ni hors bord, avec nos pieds et avec un bateau qui nous a déposé à la plage du Lotu.

N’empêche, c’était mieux dans nos souvenirs.

Arjen Lucassen – Songs no one will hear

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La fin des temps arrive, une météorite va percuter la Terre dans cinq mois et personne n’en réchappera.Tel est le scénario du dernier long métrage post-apocalyptique de Lucas film, Songs no one will hear.

J’ai dit long métrage ? Vous l’aurez corrigé vous même, il s’agit bien d’un album de métal progressif, le second album solo du prolifique compositeur derrière Ayreon, Star One et bien d’autres projets, le grand Arjen Anthony Lucassen.

Dans une autre vie, Arjen m’avait avoué, que le projet dont il était le plus fier à ce jour, était Lost In The New real, son premier album solo sorti en 2012 et qu’il rêvait d’en écrire un second. Il aura fallu patienter treize années pour qu’il concrétise son projet, mais cela valait le coup d’attendre.

Songs no one will hear un est bébé de cinquante minutes et neuf titres, dont un de près d’un quart d’heure, qui mélange folk, métal et progressif à la sauce Ayreon et compagnie.

Je me suis offert l’édition physique quatre disques pour les morceaux bonus mais aussi pour écouter la narration de Mike Mills absente de la version proposée sur Bandcamp. En bonus j’ai eu les paroles, de belles illustrations et les neuf pièces en versions instrumentales sans parler du blu-ray que je n’écouterai sans doute jamais.

Aux côtés de Arjen, vous allez entendre plein d’autres musiciens, musiciennes, chanteurs et chanteuses. Je n’en citerai que quelques-uns parce que la liste est longue : Joost Van Den Broek à l’orgue Hammond, Irene, Floor Jansen, Marcela Bovio au chant et Mike Mills comme narrateur. Beaucoup de monde mais c’est Arjen qui reste aux commandes, au chant, guitares, basses, et claviers.

Question instruments exotiques vous vous régalerez avec du violon, de la flûte, du hurdy gurdy, de l’orgue Hammond et du violoncelle sur un métal progressif des plus mélodique bouré de refrains accrocheurs.

Mais je ne vais pas vous mentir, Songs no one will hear, n’est pas d’une grande originalité. C’est un blockbuster au scénario convenu et à la musique archi confortable, du Ayreon en version courte avec nettement moins d’invités. Mais moi, cela me va parfaitement, je suis un fan de la première heure du bonhomme et son nouvel album solo est bien meilleur que le Transitus sorti il y a déjà cinq ans.

Les chansons abordent différentes problématiques de la fin du monde : l’effondrement de la société, le conspirationnisme, comment vivre ses derniers jours, les regrets, les projets, la solitude… Et puis il y a ce bus bleu qui vous emmène sur l’île où s’écrasera bientôt l’astéroïde, la Sanctuary Island du Dr Slumber, un bel endroit situé aux premières loges pour attendre la fin du monde.

La narration de Mike Mills apporte une touche humoristique et sarcastique à cette histoire de fin du monde. L’album perd beaucoup de son sel dans sa version expurgée même si les titres ‘Goddamn Conspiracy’ et ‘Shaggathon’ apportent leurs touches de dérision à l’histoire.

Dans un autre registre, la performance de Floor Jansen dans ‘We’ll Never Know’ est absolument sublime, comme toujours me direz-vous.

Les quatres titres bonus sont parfaitement à leur place à côté de l’album. Ils ne se seraient pas bien intégrés dans l’ensemble, n’empêche, ils méritent plus qu’un détour et j’ai tout particulièrement aimé le clin d’œil à Elon Musk dans ‘Mr M’s Amazing Plan’.

Par contre la version instrumentale des huit morceaux n’a guère d’intérêt pour moi, il manque cruellement les voix…

Science-fiction, fin du monde, humour, folk, métal progressif, Songs no one will hear est un excellent divertissement musical mais pas forcément le chef d’œuvre de l’année pour autant. 

Même si je suis un grand fan d’Arjen, je suis capable de garder la tête froide. Mais si vous aimez le travail du bonhomme, foncez l’écouter et dans sa version intégrale.

Des murs de paraffine

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Dans mon enfance, la confiture ne s’achetait pas dans les rayons de supermarché, elle se cuisinait à partir des fruits récoltés dans le jardin et dans la nature. Comme nous n’avions pas de potager contrairement à nos voisins à qui nous volions des fraises et des framboises pendant la nuit, c’est à la campagne que nous trouvions notre bonheur.

A la fin du mois d’août, nous partions à vélo avec ma mère et mes frères dans les chemins creux de Bretagne cueillir les mûres. Un pochon plastique Codec dans une main, les deux pieds fermement plantés dans le talus, nous ramassions les fruits noirs gorgés de pluie et de soleil.

Nous en mangions sans doute autant que nous en récoltions. Nos mains et nos langues étaient maculées du jus des fruits mûrs et nos vêtements couverts d’épines de ronces.

Lorsque les sacs menaçaient de craquer, nous repartions lourdement chargés vers la maison. Il n’était d’ailleurs pas rare qu’un des pochons ne résiste pas au transport ou au frottement des rayons de la roue du vélo contre le plastique distendu.

Ma mère achetait des kilos de sucre à la supérette Codex du village puis faisait cuire les fruits dans une gigantesque cocotte qui servait d’ordinaire à gaver ses quatre garçons tout le temps affamés. 

Après quelques minutes de cuisson, le parfum sucré des fruits se répandait dans la maison, invitant à la dégustation de la confiture encore chaude. Ma mère remplissait alors de grands pots d’un kilo à la louche de mélasse violette encore bouillante et les scellait avec une épaisse couche de paraffine.

Après des heures de travail, notre réserve de confiture était fin prête pour l’hiver et je pouvais enfin m’armer d’un cuillère pour nettoyer consciencieusement la marmite encore tiède. C’était le privilège du petit dernier.

La trentaine kilos de confiture de mûres ne passerait pas l’hiver et les quatre garçons finiraient pas engloutir des tartines au beurre salé en attendant le retour de l’automne et la nouvelle récolte de fruits.

Vous souvenez-vous de la crise du sucre en 1974 ? Les prix avaient flambé et la pénurie artificiellement entretenue par les spéculateurs. Cette année là, avant le mois de décembre, il ne nous restait plus un seul pot en réserve, nous n’avions pas eu les moyens d’acheter assez de sucre.

Aujourd’hui encore, nous perpétuons cette tradition en Alsace, avec des figues, des groseilles, de la rhubarbe du jardin, mais en moindre quantité, nous ne sommes plus que deux à tartiner nos baguettes de confiture.

NINA

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Nina est le prénom du chanteuse allemande bien connue et que j’adore mais également l’acronyme d’un logiciel d’astronomie. Et pas de chance pour vous, je vais parler du logiciel.

Pour pratiquer l’astro-photo, j’utilise un ASIAIR qui est en réalité un ordinateur de poche. Il permet de piloter la monture, le moteur de mise au point, le guidage, les caméras et empile les images. Bref il fait tout le travail, est assez simple d’utilisation et peu encombrant. Il nécessite juste un smartphone ou une tablette pour piloter son interface.

NINA est une application sous Windows qui fait globalement la même chose que l’ASIAIR en s’appuyant sur d’autres outils comme par exemple PHD2. Alors pourquoi NINA ? Par curiosité et pour aller plus loin.

J’avais déjà le PC portable dont je me sers pour faire de la photo planétaire, il ne me restait plus qu’à installer plein de logiciels et drivers pour essayer de faire fonctionner mon setup astro avec NINA.

L’étape une consistait à ce que le logiciel dialogue avec mon matériel, à savoir une monture AM5, une caméra ASI533 MC, une caméra ASI120 mini et un EAF ZWO. Tout ça avec le moins de câbles possibles reliés au PC pour éviter un sac de noeuds.

Le logiciel Ascom est fait pour cela. Il sert de driver universel pour presque tous les équipements à condition de lui adjoindre les drivers de ZWO.

Pour limiter le nombre de câbles, j’ai utilisé le wifi de la monture AM5 et branché tous les autres équipements en USB sur la caméra ASI533MC. Du coup, le PC n’est relié au matériel que par un long câble USB. Et tout fonctionne. Enfin tout, le logiciel PHD2 utilise la caméra principale pour le guidage. Il est nécessaire de passer par le driver Ascom et de sélectionner ensuite manuellement l’ASI120 pour que cela fonctionne correctement. Bon il faut dire que les deux caméras passent sur le même câble USB.

Pour l’autoguidage, il fallait installer le logiciel PHD2 dont j’ai parlé plus haut. Pour le plate solving, c’est à dire la reconnaissance de la position de la monture via une caméra, il fallait ajouter ASTAP et pour la mise en station de la monture il fallait ajouter l’extension TSSA. Tout plein d’outils différents que je devrai maîtriser pour réussir à faire aussi bien qu’avec un ASIAIR. Je commençais à comprendre en quoi la sortie de ce petit accessoire de ZWO avait été une révolution.